La productionde liège en hausse

Elle commence à connaître une reprise pour atteindre le niveau qu'elle avait durant les années 80.L'activité liège commence à connaître une reprise pour atteindre le niveau qu'elle avait durant les années 80, lorsque le pays produisait entre 150 000 et 200 000 q par campagne, sachant que "la décennie noire a déséquilibré la programmation et l'exploitation du liège dans les forêts". "C'est maintenant que nous sommes en train de reprendre le dessus pour mettre en place des plans d'exploitation qui répondront parfaitement au potentiel de liège qui existe dans notre subéraie (forêts de chênes-lièges)", a indiqué Mme Manel Cherbal, chef du bureau d'inventaire, d'aménagement et des produits auprès de la conservation des forêts de la wilaya de Relizane.
À cet effet, une production de 145 q de liège est attendue dans la wilaya de Relizane lors de la campagne de récolte de ce produit pour l'année en cours, dans la forêt de Relizane, dans les deux communes, à savoir Oued Lardjam couvrant Djebel Saadia, relevant de la commune de Ramka sur une superficie de reproduction de 40 ha et la forêt domaniale comptant Aïn N'sour (commune d'Ouldja), sur une superficie reproductive de 30 ha, a indiqué notre interlocutrice. Onze quintaux de liège ont été déjà collectés depuis le lancement de la campagne à ce jour. L'opération se poursuivra jusqu'à la fin du mois d'août, a indiqué la cheffe du bureau d'aménagement et production à la conservation.
L'opération cible, cette saison, 145 ha de chêne-liège dans ces deux forêts. La campagne de production de l'année 2018 a permis la production de 283,6 q de ce produit forestier sur une superficie de 70 ha. Sept agents sont mobilisés pour cette campagne, alors que l'année dernière ils étaient huit à être chargés de ce travail. Dans ce sens, la même responsable a souligné les difficultés de recruter une main-d'?uvre spécialisée en raison de sa rareté sur le marché, d'où la nécessité de former les jeunes dans ce domaine, a-t-elle estimé. L'entreprise publique spécialisée en génie rural s'occupe de la collecte et de la commercialisation du produit ; 20% des revenus provenant de la vente du liège reviennent au Trésor public et le reste à l'entreprise précitée, en application de la convention paraphée entre la direction générale des forêts (DGF) et celle de la conservation de wilaya qui contribue à travers la cueillette à la création d'emplois.
À signaler que le produit est utilisé essentiellement pour la fabrication de bouchons naturels, notamment dans la filière vinicole, ainsi que dans l'isolation pour le secteur du bâtiment, dans la fabrication de chaussures et d'accessoires au Portugal, en Espagne, en Italie et même dans l'industrie aéronautique, notamment aux USA. Concernant les ventes locales du liège au titre de la campagne de 2018, elles ont été estimées à 1 780 025,80 DA dont 20% (environ 356 000 DA) ont été versés au Trésor public.
Pour valoriser le patrimoine forestier qui a une importance économique, la conservation des forêts ?uvre pour élargir la superficie de chênes-lièges à travers le reboisement et à stopper l'avancée du pin d'Alep dont les graines affectent le sol et menacent la croissance du chêne-liège, a-t-elle indiqué. Dans le but de la préservation du chêne-liège, un arrêté de wilaya a été promulgué pour protéger les forêts, l'aménagement de pistes, la création d'une tour de contrôle et la mise en place de points d'eau équipés. La conservation des forêts élabore une étude d'aménagement de ces deux forêts et veille à améliorer sa production, a-t-on ajouté.

E. Yacine