Algérie

La production nationale défavorisée


La production nationale défavorisée
Présentée hier à  Alger, l'évaluation de l'indice, établie sur la base de 40 contraintes auxquelles on a attribué 10 points chacune, fait ressortir le fait que grâce aux petits aménagements apportés à  la législation en vigueur, le climat des affaires a gagné quelque 28 points passant d'une notation de -400 à  -372, ce qui dénote de l'énormité des chantiers qui restent à  lancer.
Selon l'expert auprès du FCE, Mouloud Hedir, les mesures prises dernièrement par le gouvernement ont permis de lever entièrement une seule contrainte, à  savoir celle liée au contrôle obligatoire sur les marchandises à  l'importation. Ils ont également permis la levée partielle de deux contraintes liées au credoc et à  l'interdiction d'exportation de produits céréaliers en attendant quelques changements annoncés et la gestion de dossiers lourds et complexes. Au sujet du foncier industriel, l'expert du FCE a estimé que malgré l'instauration du gré à  gré, la fixation des prix du foncier ainsi que l'introduction de bonifications, notamment dans le Sud, la gestion du foncier reste fortement bureaucratisée. Il a ainsi plaidé pour la mise en place d'avantages à  même d'intéresser les investisseurs, à  l'image de la concession du foncier à  titre gracieux dans le Sud en plus de gros avantages fiscaux sur une cinquantaine d'années, afin d'inciter les Algériens à  occuper leur territoire. Quant aux changements attendus, l'intervenant a vivement critiqué les lenteurs qui caractérisent la prise de décision ainsi que l'application des textes décidés. Il s'est attardé dans ce sens sur l'installation du conseil de la concurrence, qui a subi, depuis sa création, 4 remaniements législatifs, mais qui n'a pas été installé à  ce jour. L'expert évoque aussi le couloir vert à  l'import pour les producteurs par le biais du statut d'opérateur économique agréé, lequel n'est toujours pas appliqué, 20 mois après la publication des dispositions spécifiques dans le cadre de la loi de finances pour 2010. M. Hedir insiste également sur la dépénalisation de l'acte de gestion et la nécessité de soumettre les EPE au seul code du commerce. Concernant le dialogue économique, l'intervenant fait remarquer qu'en dépit de quelques balbutiements et signaux de bonne foi de la part des pouvoirs publics, l'emprise de l'administration sur la gestion de la réalité économique est toujours aussi forte. Il citera à  titre d'exemple la gestion du programme de mise à  niveau destiné aux entreprises privées par un comité où siègent 16 administrations et où pas un seul représentant du secteur privé n'est admis. M. Hedir explique toute la difficulté à  mettre en place des réformes par le manque d'opérabilité des politiques publiques, l'insensibilité des pouvoirs publics à  la question des surcoûts induits par leurs décisions sur la sphère économique ainsi que le faible intérêt accordé au respect de la loi. M. Hedir condamne enfin la prééminence des débats idéologiques sur les politiques publiques, estimant qu'en matière économique l'équation devrait àªtre simple : il suffit de se pencher sur l'environnement des entreprises locales et de prendre les décisions susceptibles de les favoriser.
 
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