Alors que le prix du sac de ciment a atteint des «pics» inégalés frôlant
dans certaines régions les 800 dinars, et au moment où des chantiers peinent à
voir le jour à cause d'une crise persistante de cet agrégat de base pour tout
projet, la SGP «Industrie des ciments» SGP-GICA, vient d'annoncer une hausse de
production du secteur public de 6 % durant les cinq premier mois de l'année en
cours. L'information rapportée par l'APS, qui cite des sources auprès de cette
SGP, indique que les cimenteries publiques ont produit 4,697 millions de tonnes
de janvier à mai 2009, contre 4,439 millions de tonnes pour la même période de
2008, soit une hausse de 6 %. Les mêmes sources ajoutent que la production de ciment
du secteur public a atteint 11,478 millions de tonnes sur toute l'année
écoulée. Par ailleurs, ajoutent les mêmes interlocuteurs, des extensions de
capacités de production avaient été entreprises au niveau des cimenteries de
Chlef, de Aïn Kebira et de Béni-Saf pour une production supplémentaire globale
de 6 millions de tonnes. Avec ces extensions de capacités, la production de
l'ensemble des cimenteries publiques dépasserait les 18 millions de tonnes à
partir de 2012, selon des prévisions officielles.
Ces bilans chiffrés, et les prévisions «plutôt optimistes» pour les mois
à venir ne peuvent en aucun cacher la triste réalité d'un marché, perturbé par
l'indisponibilité criarde du ciment et par une spéculation qui pousse,
aujourd'hui, les promoteurs, entrepreneurs et autres investisseurs à payer un
sac de ciment, presque au triple de son prix initial. De 450 da à 500 da le sac
de ciment, il a atteint les 750 voire 800 da à une certaine période et dans
certaines régions du pays. Des chantiers sont aujourd'hui à l'arrêt et d'autres
piétinent, en attendant une régulation du marché.
Devant cette situation, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des
investissements, M. Hamid Temmar, avait annoncé, juin dernier, l'importation
d'un million de tonnes de ciment pour faire face à la « spéculation » que
connaît le marché national. Le ministre avait également annoncé que le
gouvernement allait prendre des mesures de plafonnement des prix du ciment et
des marges des différents intervenants à la faveur d'un décret qui sera publié
prochainement.
Lundi, l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) avait
exhorté les pouvoirs publics à procéder « en urgence » à une régulation du
marché du ciment, pour remédier à son « déséquilibre » actuel où l'offre demeure
insuffisante et déséquilibrée. Lors d'une conférence de presse, le président de
l'AGEA, M. Mouloud Kheloufi, a indiqué que le déficit du marché s'élève à
quelque 3 millions de tonnes auquel l'Etat peut faire face en procédant
notamment à l'extension des capacités de production de ses cimenteries. La
solution réside dans l'augmentation de la part de l'Etat dans la production
nationale du ciment, a soutenu M. Kheloufi expliquant à cet effet que
l'augmentation entraînerait un équilibre du marché et un alignement des prix
entre producteurs publics et privés. M. Kheloufi a, en outre, estimé que
l'importation de cet agrégat doit répondre au déficit pour rétablir l'équilibre
du marché et éviter la spéculation mais ne constitue pas, selon lui, «la
solution idoine» pour résoudre ce problème. Par ailleurs, il a jugé que les
indices des prix des matériaux de construction, dont le ciment, ne reflètent
pas les fluctuations enregistrées sur le marché, appelant dans ce sens à
instaurer un système permettant de déterminer l'indice correct des
augmentations qui doit assurer le bon déroulement des ouvrages confiés dans les
meilleures conditions de prix et de qualité.
Le 20 juin dernier, M. Nourredine Moussa avait affirmé que le programme
de réalisation d'un million de logements sera achevé avant fin 2009 en dépit de
la pénurie des matériaux de construction, notamment le ciment. Invité du Forum
de la télévision, M. Moussa avait indiqué à propos de cette pénurie, que
l'offre actuelle concernant ce matériau, estimée à près de 18 millions de
tonnes « correspond à la demande nationale ». Il a en outre précisé que le
secteur de l'habitat et de l'urbanisme consomme près de 80 % de la production
du ciment, sachant que le secteur public (12 unités) contribue avec 11,5
millions de tonnes par an de la production nationale du ciment, alors que le
secteur privé participe avec 5,6 millions de tonnes par an. Enfin, il y a lieu
de souligner que les entreprises des ciments de l'Est, du Centre et de l'Ouest
(ERC), relevant de la SGP-GICA « industries des ciments », ont lancé il y a une
quinzaine de jours un avis d'appel d'offres international pour la fourniture
d'un million de tonnes de ciment.
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Posté Le : 08/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com