Algérie

La production américaine signe un record



La bataille des prix fait toujours rage sur le marché du pétrole. Entre les pays de l'OPEP et les mastodontes américains qui ont atteint des niveaux de production spectaculaires, les points et les poings sont serrés.Même si les cours du pétrole affichent une stabilité réconfortante pour les pays signataires de l'accord de réduction de l'offre de pétrole sur le marché, les Etats-Unis continuent de monter en haut de l'échelle des plus grands producteurs grâce à l'exploitation des hydrocarbures de schiste. Le cours du brent affichait hier sur l'Intercontinental Exchange à Londres, et contrairement aux prévisions timides faites l'année passée pour l'année 2018, un joli 69,61 dollars le baril.
Même si ce prix est légèrement plus faible que ceux affichés au cours des dernières semaines, il reste que c'est une fourchette appréciable pour les pays producteurs. Depuis plusieurs semaines déjà, les prix ne fléchissent pas et ne tombent pas en dessous des 60 dollars et plus, caressant parfois et dépassant même la barre des 70 dollars. Un niveau jamais atteint depuis 2014.
Le respect de la consigne de réduction de l'offre de pétrole par les pays membres de l'OPEP et non OPEP, dont le géant russe, et ce, depuis janvier de l'année dernière, a permis de réussir le pari de maintenir une stabilité des prix faisant fuir le spectre d'une chute vertigineuse et incontrôlée des cours. «Même en prenant en compte la baisse de production involontaire du Venezuela, nous estimons que l'OPEP a atteint un taux de respect de l'accord de 131%, ce qui représente tout de même une baisse de 7% par rapport à janvier», a noté JBC Energy.
L'autre facteur de stabilité pour les prix, selon les experts, réside dans la faiblesse du dollar. «Les prix du pétrole sont fixés en dollars, donc la faiblesse du billet vert permet aux investisseurs utilisant d'autres devises d'effectuer des achats à bon compte», estiment les analystes. Deux facteurs qui ont permis d'éviter au prix du baril de connaître une chute brutale après l'annonce américaine d'une production de brut dépassant les 10 millions de barils par jour.
Cette annonce faite mercredi dernier par l'Agence américaine d'information sur l'énergie n'a pas impacté ? pour le grand bonheur des signataires de l'accord de l'OPEP ? les cours du brut sur le marché international. Si elle n'a pas fait trop réagir les cours, l'annonce américaine ouvre toutefois une voie grande à la «domination» énergétique du pays de l'Oncle Sam tant espérée par le président Trump. Avec une production affichée de 10,038 millions de barils par jour, se rapprochant fortement du record de 10,44 millions de barils réalisés en 1970, le producteur américain compte confirmer une place de leader mondial et s'éloigner du niveau de 4 millions b/j réalisés en 2008.
Ce niveau de production ne donne toutefois pas aux producteurs américains, du moins pour l'heure, la première place sur le marché international. La Russie avait atteint en 2016, avant d'adhérer à l'accord de réduction de production, le seuil de 10,55 millions de b/j, suivie de très près par l'Arabie Saoudite avec 10,46 mbj.
Les Etats-Unis ont bien mis à profit la baisse de production de géants pétroliers comme la Russie et l'Arabie Saoudite pour forer à plein régime et exploiter au maximum les gisements de schiste dont ils disposent, ce qui leur confère aujourd'hui un rôle majeur sur le marché pétrolier.
L'utilisation à grande échelle de la technique de fracturation hydraulique et de forage horizontal pour exploiter les gisements schisteux a certes conforté la demande interne américaine en énergie mais cela n'a pas fait encore déclasser l'Arabie Saoudite ou la Russie de leur place de leaders mondiaux.
«Sur la scène internationale, les Etats-Unis sont certainement moins vulnérables qu'ils ont pu l'être par le passé, mais ils restent un importateur net de pétrole, contrairement à l'Arabie Saoudite ou à la Russie», estime Samantha Gross, spécialiste des relations internationales et des politiques énergétiques à Brookings Institution.


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