Algérie

La production à l'arrêt





Des ex-travailleurs, recrutés à  titre de contractuels au niveau de la filiale Sidet, bouclent leur troisième mois de contestation, sans que les pouvoirs publics daignent trouver une solution à  même de désamorcer cette crise qui perdure. Depuis le 13 mars dernier, où une trentaine de contractuels n'en démordent pas en «s'appropriant» à  ce jour les bureaux de la direction générale, viennent de passer à  une autre démonstration de force. Ils ont élu domicile au niveau de la filiale Sidet, l'un des poumons du groupe industriel ENAD, depuis samedi dernier. Tout le personnel, travailleurs et staff administratif, y compris celui de l'administration générale qui a pris refuge au niveau de cette filiale, ont fini par abandonner leur poste de travail.
Cette situation de pourrissement a engendré une paralysie totale qui s'est répercutée sur la production de détergents. Rencontrés sur les lieux, les contestataires, qui ne cessent de réclamer du travail, indiquent, par la voix de leur porte-parole Hamza Aïssa, qu'ils ne quitteront pas cette fois-ci les lieux avant que les pouvoirs publics ne «répondent à  leurs revendications légitimes», en les réintégrant dans leur poste.
Notre interlocuteur a déclaré qu'aucun responsable n'a daigné les recevoir. «Une réunion était prévue pour aujourd'hui, (lundi dernier, ndlr) regroupant toutes les parties, mais personne ne s'est présenté, c'est l'anarchie totale», a déclaré le même porte-parole. En outre, nous avons appris que le DG de la filiale Sidet aurait déposé sa démission. La direction générale de l'ENAD, visiblement en difficulté, n'arrive pas à  gérer la situation. «Pourquoi les responsables concernés n'admettent-ils pas leur incapacité à  prendre en charge notre principale revendication'» s'écrie un autre protestataire. Ils accusent le coordinateur de la section syndicale affiliée à  l'UGTA d'être derrière cette situation lamentable. Le porte-parole de la trentaine de travailleurs licenciés nous apportera, documents à  l'appui, une information d'une gravité incontestable : «Un PV de réunion, daté du 13 mai 2011, a été falsifié car les signatures de certains membres présents à  cette séance ont été apposés puisqu'ils sont certains de ne pas avoir émargé dans le document.» D'autres accusations ont été portées contre le coordinateur de la section UGTA mais le mis en cause a nié tout en bloc. Il convient de souligner que des ex-contractuels sont passés à  une autre action pour la moins étrange, jeudi dernier, en prenant en otage le PDG par intérim du groupe ENAD, Khaldi Tahar, en l'occurrence.
Ce dernier avait été séquestré durant plusieurs heures dans son bureau avant qu'il ne soit relâché. Face à  cette situation qui nuit à  l'économie locale, on ne peut que s'interroger sur ses tenants et ses aboutissants. A qui profite ce pourrissement qui végète et perdure depuis le 13 mars d'autant plus que ces ex-travailleurs ne font que demander leur droit de réintégrer leur poste de travail ' A ce jour, aucune solution n'a été trouvée. Il est utile de préciser que l'ENAD joue un rôle important dans l'économie locale et nationale en étant l'un des principaux pourvoyeurs d'emplois dans la région. En traversant une crise financière sans précédent, cette entreprise accumule des dettes qui s'élèvent, selon des sources proches du dossier, à  plus de 400 milliards de centimes. Un responsable au niveau du groupe ENAD, que nous avons contacté à  ce sujet, a affirmé que «seul un assainissement pourrait atténuer la crise qui mine l'entreprise». Dans la situation actuelle, tout porte à  croire que le groupe industriel, notamment Sidet, s'achemine droit vers la faillite.  
 


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