«La prochaine assemblée ne sera pas une constituante»

Les déclarations, la semaine dernière, du ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, évoquant une probable révision à la baisse du régime indemnitaire des parlementaires ne semblent pas être du goût de Abdelaziz Ziari, l'actuel président de l'APN, qui inaugure aujourd'hui la session de printemps.«Quoi que dise le ministre de l'Intérieur, il faut savoir que les indemnités des parlementaires se font sur la base d'un projet de loi, débattu avant d'être adopté par les députés. De ce fait, je pense qu'Ould Kablia a juste émis une opinion. Il ne faudrait pas perdre de vue non plus que les indemnités des parlementaires sont alignées sur celles des ministres, et que s'il y a baisse des premières, les secondes vont également connaître le même sort, et de cette manière personne ne sera mécontent», a indiqué Abdelaziz Ziari, invité hier de la Chaîne III de la radio nationale. Les indemnités des députés ne constituent pas le seul point sur lequel diffèrent le ministre de l'Intérieur et le président de l'APN.
Les deux hommes divergent aussi sur la nature de la future législature qui sera issue du scrutin du 10 mai. Alors que le ministre de l'Intérieur avait déjà déclaré récemment que la prochaine APN sera une Assemblée constituante, Abdelaziz Ziari récuse cette idée. «Les mots ont un sens, une Assemblée constituante signifie que son rôle se limite à élaborer les amendements d'une Constitution, procéder au vote de celle-ci et partir», a expliqué le président de l'APN avant de trancher de façon catégorique en affirmant que «la prochaine Assemblée ne sera pas une Constituante, mais bien une Assemblée législative».
En revanche, l'invité de la radio dit partager amplement l'opinion du président de la République qui a affirmé dans son discours à partir d'Arzew que les législatives du 10 mai constituent un moment historique pour le pays, aussi important que l'a été la date du 1er novembre 1954. «Les prochaines législatives vont permettre au pays d'entrer dans une nouvelle phase institutionnelle, en dehors de tout état d'urgence et de toute forme de violence», a-t-il déclaré avant d'émettre le souhait de voir les Algériens participer massivement aux futures élections, vu que celles-ci marquent selon lui le début «d'une nouvelle phase qualitative pour le pays».
Dans le même ordre d'idées, Ziari affirme regretter la non-participation du RCD au futur scrutin, affirmant que la formation que dirige Saïd Sadi «est utile à la nation». Membre du bureau politique du FLN, Abdelaziz Ziari rejette l'idée de listes communes de candidature qui seraient éventuellement élaborées avec le mouvement des redresseurs dirigé par Salah Goudjil. «Il n'y a pas actuellement de listes communes avec qui que ce soit», a-t-il dit.
Une APN n'est pas une usine de lois
Faisant le bilan de l'actuelle législature, le président de l'APN s'est dit satisfait du travail accompli par les députés. Il poursuit en affirmant que le plus grand travail a été accompli au sein des commissions parlementaires, au nombre d'une douzaine. Il rend hommage plus particulièrement à deux commissions, celles des finances et des affaires juridiques.
Il rappelle aussi que l'actuelle législature a eu à adopter un nombre de 72 lois, précisant que toutes ces lois répondent à un besoin exprimé par l'Exécutif. Il insiste sur le fait que le plus important ne réside pas dans le nombre de lois votées car, selon lui, une Assemblée parlementaire «n'est pas une usine de lois».