« La problématique de la sécurité alimentaire en Afrique ne pourrait être appréhendée sous le seul angle économique. En raison de sa complexité, elle revêt un caractère éminemment politique qui requiert, pour son traitement, la prise d'une décision politique globale appropriée », a indiqué Sellal qui intervenait devant la 23e session ordinaire de la conférence de l'UA sur le thème « Année de l'agriculture et de la sécurité alimentaire ». Sellal a tenu, à cette occasion, à transmettre aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, les « salutations fraternelles » du président Abdelaziz Bouteflika qui, a-t-il dit, « salue les efforts accrus déployés en Afrique, depuis une décennie, pour assurer la sécurité alimentaire, notamment à travers la mise en place du programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine pour relever, avec un volontarisme politique affirmé, ce défi d'ampleur qui impacte lourdement sur le développement et la paix sur le continent ». « Si l'amélioration de la sécurité alimentaire en Afrique est appréciée grâce aux efforts consentis, il demeure que les résultats acquis restent toujours à consolider, car ils sont très souvent tributaires de la volatilité des prix des denrées, ainsi que des aléas liés à l'évolution des conflits, aux changements climatiques et autres catastrophes naturelles, telles que la sécheresse et les inondations répétées. A cela s'ajoute l'augmentation démographique du continent qui accentue l'insécurité alimentaire », a-t-il constaté. Devant l'ampleur du défi, l'Afrique « doit compter sur ses propres capacités mais également exploiter opportunément toutes les possibilités de partenariat et d'assistance avec les autres entités continentales, organisations et organismes internationaux pour pouvoir accroître sa production alimentaire », a insisté Sellal. Il a également plaidé pour « la coopération technique, la recherche agronomique, le financement innovant, les synergies de capitaux publics-privés, les ressources budgétaires des donateurs institutionnels », afin de « pouvoir répondre aux besoins alimentaires croissants des populations africaines ». « Nous célébrons, aujourd'hui, avec solennité le dixième anniversaire de cette haute initiative politique qu'est le programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine par le biais duquel les gouvernements se sont engagés à consacrer dix pour cent de leur budget national au développement du secteur de l'agriculture », a-t-il souligné. « Pour pertinent qu'il soit, le principe d'affectation de 10% du budget national à l'agriculture ne doit pas, cependant, nous faire croire que le défi de la sécurité alimentaire est correctement relevé, alors que certains pays africains éprouvent de sérieuses difficultés dans la mise en ?uvre de cet engagement pour des raisons de contraintes budgétaires », a-t-il averti. Pour le Premier ministre, « il faudrait faire preuve d'une réflexion novatrice pour utiliser optimalement l'allocation budgétaire affectée dans un sens qui favorise réellement l'émergence d'une agriculture africaine moderne à forte valeur ajoutée pour ainsi assurer la souveraineté alimentaire du continent ». De ce fait, la mobilisation de toutes les parties prenantes est devenue « impérative » pour permettre aux Africains de « jouir d'une vie saine, active et équilibrée selon les indices du développement humain ». Dans ce contexte, « nous devons nouer un pacte de lutte contre la pauvreté, mais également promouvoir la sécurité alimentaire en agissant efficacement sur les capacités de production de notre propre alimentation, sur la disponibilité de l'offre suffisante d'aliments et sur leur qualité nutritionnelle », a-t-il mentionné. L'accès à l'alimentation pour tous doit demeurer, note le Premier ministre, « parmi les hautes priorités de l'agenda de l'Union africaine comme l'atteste l'intitulé du thème de notre sommet qui porte sur la transformation de l'agriculture africaine pour la prospérité de tous dans une perspective de croissance inclusive et de développement durable ». Evoquant les efforts de l'Algérie dans ce sens, Sellal a rappelé qu'elle a mis en place, dès l'année 2000, « sur la base des orientations du président Abdelaziz Bouteflika, une stratégie nationale proactive de sécurité alimentaire confortée par un plan national de développement agricole et rural ». Cela a permis, a-t-il expliqué, d'« améliorer substantiellement les conditions économiques des agriculteurs, de renforcer les infrastructures de production agricole, les systèmes d'irrigation, ainsi que l'électrification des zones rurales, afin de mieux assurer la sécurité alimentaire du pays ».
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Posté Le : 27/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Horizons
Source : www.horizons-dz.com