Algérie

La prison pour un crime vieux de 15 ans



La prison pour un crime vieux de 15 ans
Les enquêteurs parviennent à faire des recoupements qui leur permettent d'ébaucher un scénario selon lequel c'est B. Mohamed Amine, 21 ans au moment des faits, qui a donné le coup fatal à la victime.Le tribunal criminel près la cour d'Oran a condamné, dimanche, B. Mohamed Amine, ancien joueur d'un club de football local, et B. Houari, respectivement à 20 et à 15 années de réclusion criminelle pour le meurtre de S. A. Ouadah, survenu il y a près de 15 ans. Les faits ont eu lieu jeudi 7 novembre 2002, en plein mois de Ramadhan, dans l'ancien marché de fruits et légumes de l'USTO. Il est 17h environ lorsqu'une altercation éclate entre S. A. Ouadah, vendeur d'olives, et B. Mohamed Amine qu'il accuse d'avoir tenté de lui voler sa canne. Le ton monte et la situation s'envenime dangereusement lorsque les deux antagonistes brandissent chacun un couteau. Quelques instants plus tard, Ouadah est grièvement touché à la gorge et son frère Mohamed le traîne péniblement en direction de la clinique Nekkache. Lorsque, alertés, les gendarmes de Bir El-Djir se rendent sur les lieux, Ouadah est déjà mort et Mohamed Amine est introuvable. Une investigation est ouverte et plusieurs témoignages sont récoltés autant chez les marchands de fruits et légumes que parmi les clients qui se trouvaient sur les lieux au moment des faits. Mais les déclarations sont souvent incohérentes, parfois contradictoires. Les enquêteurs parviennent tout de même à faire des recoupements qui leur permettent d'ébaucher un scénario selon lequel c'est B. Mohamed Amine, 21 ans au moment des faits, qui a donné le coup fatal à la victime après qu'un certain B. Houari, 25 ans, l'eut fauché. Des témoins disent, en effet, avoir vu les deux personnes penchées sur le blessé, étendu par terre. La conviction des gendarmes est confortée par la disparition des deux suspects qui, on le saura plus tard, s'étaient enfuis à l'étranger. Dans son rapport, le médecin légiste confirmera que la mort a été provoquée par un coup porté à la gorge à l'aide d'un instrument coupant. Quinze ans après le drame, les deux suspects seront arrêtés par les autorités algériennes afin de répondre pour leur crime présumé. M. Amine devait renouveler son passeport, alors que Houari avait été expulsé d'Espagne pour séjour illégal. Lors du procès, les deux accusés nieront être impliqués dans le crime. Mohamed Amine expliquera qu'il ne se trouvait même pas sur les lieux, en dépit des témoignages contraires (y compris celui de son coaccusé qui dira à la barre que l'inculpé se trouvait effectivement dans le marché). Dans leurs interventions respectives, l'avocat de la partie civile et le représentant du ministère public mettront en avant les "témoignages accablants" des témoins qui placent les deux accusés sur les lieux du crime, et la déclaration de l'inculpé B. Houari qui a confirmé à l'audience que Mohamed Amine se trouvait bien sur place. Relevant "l'étrange disparition" des deux suspects le jour même du drame, le ministère public requerra la perpétuité. Les avocats de la défense axeront leurs plaidoiries sur l'incohérence des témoignages et l'absence de preuves matérielles pour réclamer l'acquittement de leurs clients. Après délibérations, la cour considérera que la culpabilité des prévenus a été démontrée et les condamnera à 20 et 15 ans de réclusion.S. Ould Ali


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)