Algérie

La prison pour les "cagoulés" de Kouchet El-Djir



La prison pour les
À la barre, les trois hommes ont nié les faits qui leur étaient reprochés, revenant, de ce fait, sur les déclarations faites durant l'instruction.Poursuivis pour association de malfaiteurs, apologie du terrorisme et possession d'armes blanches, trois jeunes habitants de Kouchet El-Djir, important bidonville situé à l'ouest d'Oran, ont été condamnés, mardi, à des peines de prison allant de quatre à six ans. L'affaire remonte à février 2015 lorsque B. Halima, vivant dans le bidonville en question, s'est présentée aux services de police pour porter plainte contre "des individus barbus et le visage masqué" venus s'en prendre à son fils Mohamed. Dans ses déclarations, la dame rapporte que 6 ou 7 hommes, dont certains brandissaient des armes blanches, étaient venus à bord de "trois voitures qui diffusaient des sourates du Coran". Elle a également expliqué que, quelques heures plus tôt, son fils s'était battu au couteau avec un homme du voisinage. "Tous les deux ont été blessés, et j'ai peur que ces hommes soient venus en représailles", a-t-elle déclaré à la police en soulignant avoir "réussi à identifier" un cousin, B. Abdallah, qui a déjà eu maille à partir avec la justice pour des faits de terrorisme. Les investigations qui s'ensuivirent ont conduit à l'interpellation de Abdallah, âgé de 31 ans, et deux autres personnes, D. Abderrahmane, 25 ans, et M. Abbès, 24 ans. Les perquisitions dans les domiciles des concernés ont permis la découverte d'armes blanches, des livres religieux et des publications et prospectus appelant au djihad. L'enquête a également permis de déterminer que Abdallah et Abderrahmane ont pris part, en 2014, à un camp de toile dans la région balnéaire de Cap Blanc, animé par des fondamentalistes présumés. C'est à cette occasion que Abdallah aurait tenté de convaincre Abderrahmane de partir en Syrie pour se joindre aux combattants de Daech. Ce que les deux individus ont nié avec véhémence lors du procès, en expliquant que s'ils ont effectivement pris part au camp de toile en question, ils n'ont jamais été en contact. Abdallah s'est élevé contre la cour pour dénoncer "une cabale" montée par les services de sécurité : "Les livres et publications retrouvées chez moi appartiennent à mon frère qui est détenu dans le cadre d'une affaire de terrorisme. Je n'ai jamais tenté de convaincre qui que ce soit de se rendre en Syrie ou ailleurs et je suis innocent des accusations qui pèsent sur moi." À la barre, les trois hommes ont nié les faits qui leur étaient reprochés, revenant, de ce fait, sur les déclarations faites durant l'instruction. B. Halima maintiendra ses déclarations alors que les transcriptions d'une trentaine d'habitants de Kouchet El-Djir certifiant n'avoir pas "vu les barbus masqués" ni entendu "les versets du Coran" diffusés par les haut-parleurs. Dans son réquisitoire, le ministère public s'appuiera sur les pièces à conviction découvertes dans les domiciles des accusés, les déclarations constantes de B. Halima et le passé de B. Abdallah, déjà impliqué dans une affaire de terrorisme, pour requérir huit ans de prison contre les trois inculpés. La défense, elle, mettra en doute le témoignage de B. Halima, rappelant que plus de 30 personnes ont certifié que l'incident ne s'est jamais produit. Au terme de sa plaidoiries, elle demandera l'acquittement de ses clients. Après délibérations, la cour condamnera B. Abdallah à six ans de prison et ses deux acolytes à quatre.S. Ould Ali


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