Algérie

La preuve par l'Ecosse


La preuve par l'Ecosse
C'est ainsi que, au nom des libertés sexuelles, dans plusieurs pays du monde, on signa la loi permettant les mariages de mêmes sexes.Difficile de savoir si les droits de l'homme, tels qu'ils sont présentés et défendus, découlent sérieusement d'une quelconque préoccupation humanitaire, humaine, ou si, au contraire, ils servent de cheval de Troie par lequel les ONG et les puissances qui les orientent, vont et viennent là où elles veulent pour faire ce qu'elles veulent. Lorsqu'on voit la réticence meurtrière de certains pays, dits puissants, à permettre à quelques-uns de leurs citoyens d'exercer leur propre choix sur leur avenir, on en vient à se demander si au fond tout n'était qu'un spectacle auquel le temps de notre éternelle impuissance, nous y avons cru. Il était de mauvais goût, pourtant. En Irak, en Syrie, en Tunisie, en Egypte, en Algérie autrefois... les droits de l'homme ont bien servi de passe-partout. En Ecosse, ils ont du mal à passer, comme ils n'ont pu passer au Pays basque et en Catalogne.Des droits pour tous et pour toutAu nom des droits de l'homme et même de ceux, rapidement concoctés, dits droits des minorités, certains pays, certaines puissances, ne cessent de demander en tapant du poing sur la table du monde, à ce que l'on respecte les choix des uns et les voeux des autres. Parfait. Et c'est tellement bien travaillé et si élégamment présenté qu'on a envie de dire «A vos ordres, mon capitaine». Inutile de préciser l'engouement que prit l'humanité de défendre les droits des hommes et l'excès de zèle qu'elle mit pour dénicher, puis défendre les droits des minorités. Tour à tour on s'est mis, dans toutes les capitales du monde, à parler et même à traiter de tout ce qui pouvait être appelé droit. C'est ainsi que le monde découvrit, médusé, les débats effrénés et passionnés sur les droits des jeunes, des personnes âgées, des immigrés, des expatriés, des handicapés, des chômeurs, des employés, des morts, des vivants, des anciens, des nouveaux... Bref, tout y passa. Mais les droits travaillent avec le temps, ils montent comme la levure de boulanger. Si bien que, lorsqu'on avait craint de tout avoir épuisé, on s'était dépêché d'en inventer pour le plaisir des discussions, certes, mais aussi pour faire civilisé car, plus haut tu cries et plus longtemps tu discutes dans ce domaine, plus civilisé que les autres tu es. Aussi, vit-on déferler, les uns après les autres, les droits des animaux, ceux des homosexuels, ceux des transsexuels, ceux des asexuels, etc... etc...Finalement, aujourd'hui, pour compléter le tableau, il ne manque que les droits des pierres et ceux des hermaphrodites. C'est ainsi que, au nom des libertés sexuelles, dans plusieurs pays du monde, on signa la loi permettant les mariages de mêmes sexes. Au nom de l'évolution de la famille, de nombreux pays aussi approuvèrent, cachet sur feuille, les familles monoparentales et durent inventer puis légaliser pour ces familles de nouvelles manières d'avoir des enfants. Mères porteuses, PMA (procréation médicalement assistée) et autres techniques, furent mises en place et longuement applaudies au moment même où, au nom d'on ne sait quoi, certains ont interdit le port du voile islamique au travail et, au nom d'on ne sait quel autre droit, ils sont revenus pour interdire en France et dans d'autres contrées, le port du niqab sur la voie publique, pour interdire aussi, en Suisse, la construction de nouvelles mosquées etc... etc.... C'est aussi, au nom des droits des animaux que Brigitte Bardot a demandé, ces jours-ci, à François Hollande, comme cadeau pour ses 80 ans, de signer une loi portant l'arrêt des rites d'abattage musulman et juif. N'est-ce pas que l'Aïd El Kebir est proche'Le droit de l'Ecosse à l'indépendanceSur un autre plan, c'est aussi, pour ceux qui l'auraient oublié, au nom des droits des minorités qu'il a été procédé à la division du Soudan en Soudan du Nord (qu'ils continuent à appeler Soudan, tout simplement) et en Soudan du Sud et c'est toujours au nom des droits de l'homme qu'il a été procédé à la destruction et à la déstabilisation définitive de la Libye comme c'est au nom, encore une fois, des droits de l'homme que la Syrie a vu venir l'enfer et l'Irak de Saddam a vu tomber le ciel. Mais les puissances, qui ne sont pas toujours d'accord avec les droits qu'elles ont, elles-mêmes, mis au monde, n'hésitent jamais à essayer de les contourner lorsque cela ne leur convient pas. Le référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, qui n'est rien qu'une question d'un droit «préhistorique» d'un peuple à son autodétermination, en est un bon exemple. Le 16 octobre 2012, Le Courrier international reprenait un papier de The Herald qui, commentant l'accord entre Londres et Edimbourg, portant référendum du 18 septembre 2014 sur l'indépendance de l'Ecosse, écrivait entre autres que «si le «oui» l'emporte, cela aura des conséquences fondamentales pour le futur du Royaume-Uni dans le concert des nations»(1) avant d'ajouter, quelques lignes plus loin que «Le Royaume-Uni (...) vient peut-être de signer son propre arrêt de mort en concédant à l'Ecosse le droit de faire sécession» (2). Mais tant que les sondages donnaient l'avantage au «non» à l'indépendance de l'Ecosse, tout le monde, à Londres et ailleurs, était peinard, calme, tranquille car cela ne dérangeait rien ni personne. Aucun équilibre ne courait de risque et les intérêts des puissants demeuraient intacts. Mais dès que, cette semaine, les sondages ont commencé à donner un léger avantage aux partisans du «oui», la terre s'est mise à trembler sous les pieds des responsables à Londres et ailleurs, comme à Madrid et à Bruxelles, notamment. Ce dimanche 7 septembre 2014, The Herald note que «Tout à coup, les médias de Londres se sont réveillés et ont compris que la fin du Royaume-Uni était peut-être proche» (3). Même la reine qui, généralement, n'intervient pas, s'est exprimée pour dire un «don't let me be last queen of Scotland» (ne faites pas de moi la dernière reine d'Ecosse). Des paroles reprises sur toute la une du Daily Mirror de ce lundi 8 septembre 2014. D'ailleurs, toujours selon The Herald, «Westminster (le Parlement britannique) (...) menace de mettre des bâtons dans les roues de l'économie d'une Ecosse indépendante». Quelles seraient donc les raisons d'avoir peur de l'exercice d'un des droits les plus basiques des peuples' (4) Pourquoi cette réaction brusque' Les observateurs et les «experts» de tous bords n'ont pas manqué de souligner plusieurs «dangers» qui découleraient, pour le Royaume-Uni, d'une éventuelle sortie de l'Ecosse.Des raisons politiquesLes premiers dangers sont d'ordre politique. Cela pourrait avoir «des conséquences sur le statut de la Grande-Bretagne au Conseil de sécurité des Nations unies, et au sein de forums internationaux comme l'Union européenne», notaient les plus avertis, longtemps à l'avance.(5) D'ailleurs, les défenseurs de l'Indépendance aiment à annoncer «qu'une Ecosse indépendante devrait devenir un membre de l'Union européenne par des amendements, comme il est prévu dans l'article 48 des traités de l'Union européenne» (6). Sur le plan intérieur, la crainte du parti des travaillistes est à son comble, vu que les électeurs écossais ont toujours constitué un véritable réservoir de voix pour eux. «Une séparation de l'Ecosse du Royaume-Uni priverait le parti travailliste de victoire pour une trentaine d'années» commentait simplement, dimanche dernier, un journaliste de la télévision suisse.Des raisons économiquesMais il n'y a pas, on s'en doute, que les craintes politiques. Les raisons économiques de l'inquiétude de Londres ont aussi été soulignées. Selon The Herald, si l'Ecosse optait pour l'indépendance, «La «Grande»-Bretagne se trouverait amputée d'un tiers de sa masse terrestre, de l'essentiel de son pétrole et de tout son armement stratégique!». (7) Rien que cela! D'ailleurs, de manière fort cynique, le journaliste enfonce le clou en parlant du «rRU» (reste du Royaume-Uni) à la place du RU (Royaume Uni) (8). En effet, la majorité absolue des sites pétroliers off-shore (de la mer du Nord) se trouvent dans les eaux écossaises et c'est déjà assez suffisant pour que, rien qu'en pensant à la sortie de l'Ecosse du Royaume, Londres ressente comme une terrible rafale de froid lui traverser l'âme. Ce sont les raisons économiques, (notamment la question de la nouvelle monnaie) qui ont poussé, aussi, une centaine de patrons d'entreprises écossaises, partisans du «non», à écrire et à signer une pétition sous forme de «lettre commune contre l'indépendance» alors que, le lendemain, d'autres patrons d'entreprises, au nombre de 200, ont signé une lettre pour l'indépendance en mentionnant que «le Royaume-Uni est trop centré sur Londres, oubliant l'Ecosse.» (9)Des raisons militairesAux côtés des inquiétudes d'ordre politique et celles d'ordre économique, il y a lieu de citer aussi celles d'ordre militaire qui ne sont pas minimes, à vrai dire.Les Ecossais sont connus pour leur position antinucléaire et ce n'est donc point un hasard si le gouvernement écossais affirme «que les armes nucléaires Trident devraient être enlevées de l'Ecosse». (10)Cette position est confirmée par le Parti national écossais (SNP) qui a «d'ores et déjà annoncé que les quatre sous-marins nucléaires britanniques Trident devraient quitter la base de Faslane (ouest de l'Ecosse) d'ici à 2020». (11) Par ailleurs, en titrant ce 6/9/2014 «l'indépendance fragiliserait le Royaume-Uni en tant que puissance nucléaire», la Croix souligne que «l'avenir du Royaume-Uni en tant que nation détentrice du feu nucléaire pourrait être remis en cause en cas d'indépendance de l'Ecosse» (12), avant d'ajouter plus loin que «le coût et la complexité d'un déplacement (déplacement de la force navale, Ndlr) pourraient contraindre le Royaume-Uni à rouvrir le débat sur la nécessité même d'avoir une force de dissuasion nucléaire» (13). «Cela pourrait signer le désarmement nucléaire unilatéral de ce qui resterait du Royaume-Uni» avait alors déclaré l'ancien secrétaire général de l'Otan, George Robertson. (14). Autrement dit, la sortie de l'Ecosse pourrait signifier que le Royaume-Uni, ou plutôt ce qui en restera, «cessera d'être une puissance nucléaire» (15) et cessera donc, du coup, d'être une puissance diplomatique.Les risques «épidémiques»En plus de tous ces risques auxquels s'expose le Royaume-Uni, il en est d'autres qui concernent d'autres pays cependant comme l'Espagne, la Belgique, par exemple où l'indépendance de l'Ecosse risquerait de donner des idées au mouvement séparatiste catalan, raviver la flamme des séparatistes basques et encourager celui de la Flandre. Il ne serait dès lors point étonnant que «l'Espagne pourrait bloquer l'adhésion des Ecossais à l'Union européenne, en raison de la peur de répercussions sur des mouvements séparatistes en Catalogne ou au Pays basque». (16) A Madrid, à Bruxelles et ailleurs, l'indépendance de l'Ecosse pourrait faire l'effet d'une boule de neige et risquerait même d'accélérer éventuellement l'éclatement de l'Union européenne. En plus, Londres aurait certainement «un sentiment d'humiliation (..) et des craintes sur la façon dont le pays sera perçu au niveau international». (17) Lorsqu'il s'agit de défendre les droits de l'homme ailleurs que chez eux, certains n'hésitent pas à courir et même à faire la guerre où ils bombardent et assassinent des innocents. Mais lorsqu'il s'agit de les faire respecter chez eux, ils hésitent, disent non, font des propositions sinon ils commencent par menacer comme le fait le Parlement britannique aujourd'hui, à l'égard de l'Ecosse. Ils vont même jusqu'à solliciter l'aide extérieure. Au mois de juin 2014, interrogé lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre britannique, le président américain a suggéré aux Ecossais de voter «non» au référendum d'indépendance prévu le 18 septembre. (18) On les conseille de renoncer à leur droit le plus simple, le plus élémentaire, celui de se diriger eux-mêmes et non d'être dirigés par d'autres. Au fait doit-on parler, dans ce cas de droits de l'homme ou bien, comme dit Belaïd, de droit des hommes' A méditer.(1) http://www.courrierinternational.com/article/2012/10/16/ecosse-les-enjeux-du-referendum(2) http://www.courrierinternational.com/article/2012/10/16/ecosse-les-enjeux-du-referendum(3)http://www.heraldscotland.com/comment/columnists/the-poll-that-at-last-woke-up-the-uk-press.25254320(4) http://www.heraldscotland.com/comment/columnists/the-poll-that-at-last-woke-up-the-uk-press.25254320(5) http://www.courrierinternational.com/article/2012/10/16/ecosse-les-enjeux-du-referendum(6) http://fr.wikipedia.org/ wiki/Référendum_sur_l'indépendance_de_l'Écosse#Adh.C3.A9sion_.C3.A0_l.27OTAN(7) http://www.courrierinternational.com/article/2012/10/16/ecosse-les-enjeux-du-referendum.(8) http://www.courrierinternational.com/article/2012/10/16/ecosse-les-enjeux-du-referendum(9) http://www.rfi.fr/europe/ 20140829-referendum-independance-ecosse-economie-coeur-debat/(10) http://fr.wikipedia.org/ wiki/Référendum_sur_l'indépendance_de_l'Écosse#Adh.C3.A9sion_.C3.A0_l.27OTAN.(11) http://www.la-croix.com/ Actualite/Monde/Ecosse-l-independance-fragiliserait-le-Royaume-Uni-en-tant-que-puissance-nucleaire-2014-09-06-1202116(12) http://www.la-croix.com/ Actualite/Monde/Ecosse-l-independance-fragiliserait-le-Royaume-Uni-en-tant-que-puissance-nucleaire-2014-09-06-1202116(13) http://www.la-croix.com/ Actualite/Monde/Ecosse-l-independance-fragiliserait-le-Royaume-Uni-en-tant-que-puissance-nucleaire-2014-09-06-1202116(14) http://www.la-croix.com/ Actualite/Monde/Ecosse-l-independance-fragiliserait-le-Royaume-Uni-en-tant-que-puissance-nucleaire-2014-09-06-1202116(15) http://www.la-croix.com/ Actualite/Monde/Ecosse-l-independance-fragiliserait-le-Royaume-Uni-en-tant-que-puissance-nucleaire-2014-09-06-1202116(16) http://fr.wikipedia.org/ wiki/Référendum_sur_l'indépendance_de_l'Écosse#Adh.C3.A9sion_.C3.A0_l.27OTAN(17) http://www.la-croix.com/ Actualite/Monde/Ecosse-l-independance-fragiliserait-le-Royaume-Uni-en-tant-que-puissance-nucleaire-2014-09-06-1202116.(18) http://www.lexpress.fr/ actualite/monde/europe/obama-n-est-pas-favorable-a-l-independance-de-l-ecosse_1549165.html#iFbTxkvyWbabQwIK.99


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