Algérie

La presse sportive honore Sid Ahmed Hadjar Mostaganem : les autres articles


La presse sportive honore Sid Ahmed Hadjar                                    Mostaganem : les autres articles
L'association de la presse sportive de Mostaganem vient de rendre un vibrant hommage à Sid Ahmed Hadjar.
Mort il y a de cela trois années, l'enfant terrible de Mostaganem était un homme à tout faire. Correspondant de plusieurs journaux de langue française, il était également un brillant collaborateur de la radio nationale. Appliqué et très consciencieux, il mettait un point d'honneur à animer une chronique quotidienne dans un journal régional. Très apprécié des milieux sportifs, il savait également être proche des petites gens, dont il rapportait avec fidélité les moindres soucis. Mélomane aux multiples facettes, il aimait se promener en compagnie de Maazouz Bouadjadj, le grand maître du chaâbi. Sa passion pour ce genre musical, dont Mostaganem est assurément l'une des citadelles les plus inexpugnables, Sid Ahmed se devait de consacrer les dernières années de sa vie à la mise sur pied d'une association pour l'apprentissage de cette musique aux jeunes filles et garçons, la plupart recrutés au niveau des collèges et lycées de la ville. Un terreau naturel pour l'enseignant de la langue française qu'il était.
Entamée dans les villages des Médjaher, à l'intérieur des terres, cette carrière d'instituteur allait le mener vers les cimes grâce à une parfaite maîtrise de la langue de Voltaire et, surtout, grâce à une abnégation sans égale. Maniant la langue avec une dextérité de joaillier, il n'aura aucune peine à s'imposer comme l'un des plus raffinés correspondants de presse de l'Oranie. Son talent allait s'affirmer dans des colonnes aussi prestigieuses que celle du Matin, du Soir d'Algérie, mais également dans la presse régionale, dont Ouest Tribune. Pendant la décennie noire, alors que les plus hardis se mettaient aux abonnés absents, Sid Ahmed Hadjar ne ratait aucun numéro, portant seul la voix de Mostaganem et de sa population dont les combats et les meurtrissures ne le rebutaient point.
Les arcanes de la vie associative et spécialement sportive n'avaient aucun secret pour lui. Cet effort soutenu, cet engagement renouvelé et cet altruisme assumé feront de Sid Ahmed une véritable icône de Mostaganem. Entre le Novelty, siège de l'ESM, le café du Centre et le théâtre El Moudja de Salamandre, Sid Ahmed Hadjar trouvait toujours le temps de bourlinguer à Tigditt, à Kharrouba, au vieux quartier de Tobbana à la rencontre de ces artisans d'un autre temps. Débordant d'énergie et de générosité, il n'aura même pas assez de temps pour endiguer la terrible maladie qui le rongeait insidieusement. Si bien, qu'en ce jour éclatant d'octobre, le mal prendra le dessus sur l'homme.
Accourus de partout, ses milliers d'amis l'accompagneront en une longue procession jusqu'au cimetière de Sidi Benhaoua. De là, il continue d'écrire des chroniques dans une langue que lui seul connaît. Nul doute que, dans cette retraite anticipée, Sid Ahmed n'en finit pas d'arpenter les artères de Mostaganem et de Tigditt, à la recherche du temps, de jadis. Car il faudra bien s'y résoudre, un homme de lettre ne meurt jamais.
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