Algérie

La presse marocaine prend le relais



Un proverbe arabe dit: «Si tu n'as pas honte, fais ce que tu veux». Sa pertinence vient d'être confirmée par le Makhzen et ses vassaux relais.Décidément, chez le voisin de l'Ouest, la pudeur est loin d'être une valeur. En dépit de la salve de condamnations essuyées à travers le monde musulman, et précisément d'Alger, le terroriste prédicateur marocain, Ahmed Raïssouni, président de l'Union internationale des ouléma musulmans (Uiom), relais du Makhzen, persiste et signe en déversant son «venin» contre l'Algérie. Jouant de la volte-face, le «charlatan» veut faire croire, sur son site internet, que ses propos ont été mal interprétés tant son «discours était spontané».
«Il était parfois bref et incomplet, ce qui a ouvert la porte à des soupçons, des explications et des interprétations auxquelles je n'avais pas pensé, intentionnellement ou non» avance-il.
Une manière de chercher à noyer le poisson puisqu'il soutient que «tous les pays de la région du Maghreb souffrent des répercussions du problème du Sahara marocain », omettant, au passage, de signaler que la question sahraouie est une question de décolonisation. Pour justifier ses attaques, le prédicateur soutient avoir appelé «à permettre aux érudits et prédicateurs marocains, et à tous les Marocains, de traverser vers la ville de Tindouf et ses camps, pour communiquer et dialoguer avec leurs frères sahraouis marocains qui y sont détenus, autour de l'unité et la fraternité qui les unissent et sur l'absurdité du projet séparatiste, pour lequel se bat le Front Polisario, soutenu et dirigé par l'armée algérienne». Des attaques verbales reprises et commentées par la presse marocaine, relais du Makhzen. À l'instar de yabiladi.com, barlamne.net, marocdiplomatique, et autres.
Sous le titre « Polémique marche sur Tindouf : Ahmed Raïssouni provoque des cris d'orfraie en Algérie», le journal « Le Desk» écrit que cette sortie « n'est pas pour déplaire aux nostalgiques du «Grand Maroc», qui s'étendrait vers le sud jusqu'à Saint-Louis du Sénégal, une thèse souveraine si chère au fondateur de l'Istiqlal, Allal El-Fassi, ravivée en 2016 par Hamid Cahabt». Jouant les « vierges effarouchées», le même site s'indigne que la presse algérienne ait qualifie Raïssouni d'«hurluberlu» et de «faussaire doublé d'un dangereux aventuriste qui est visiblement gavé et intoxiqué par la propagande expansionniste du Makhzen».
Avocat du Palais royal, la même publication soutient que «l'ancien patron du Mouvement unicité et réforme (MUR), matrice idéologique du Parti de la justice et du développement est connu, autant que son clan familial en délicatesse avec l'Etat, pour ne pas avoir d'atomes crochus avec le pouvoir marocain».
Un argument repris par le site morocco.dayfr.com. Sous le titre provocateur «les raisons de l'immense agitation de la junte au pouvoir en Algérie», le site affirme que «du fait de son histoire personnelle, de son parcours et de ses choix souvent radicaux, Ahmed Raïssouni ne peut être suspecté d'être un représentant des autorités marocaines» tout en soutenant qu'«à sa manière, Ahmed Raïssouni est tout simplement représentatif du consensus existant au Royaume sur la marocanité du Sahara».
Au jeu de miroir, on dira qu' «au dogme s'ajoute une tactique, à laquelle le régime du Makhzen ne nous a que trop habitués: tirer à tout prix sur l'Algérie, et chercher par tous les moyens à en faire un ennemi extérieur, à détourner l'attention du Maroc navire, qui, vous devez l'admettre, fuit de partout».


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