Algérie

La presse française critique



La presse française a ouvert la «Une» de son édition d'hier sur, bien entendu, la visite «officielle» et non pas d'«Etat», la nuance mérite d'être précisée, du leader libyen Mouammar Kadhafi qui est arrivé en début d'après dans la capitale française. La venue du dirigeant libyen suscite une polémique nourrie par les partis français de l'opposition et certaines ONG. Les quotidiens français ont largement relayé cette controverse en ajoutant des commentaires et des analyses très proches des déclarations hostiles qui alimentent ces critiques. Le journal économique «Les Echos» a titré: «Mouammar Khadafi: une visite sous haute tension», signalant que sa venue à Paris «déchaîne les critiques de l'opposition qui accuse Paris de sacrifier les principes au nom des intérêts économiques». «Kadhafi, une visite à plus de 3 milliards», est le titre de l'autre quotidien économique «La Tribune», qui a évoqué «les efforts de la France» visant «à réhabiliter (le Guide libyen) sur la scène internationale». «La Tribune» a fait état de négociations qui seraient en cours pour l'achat, notamment, de l'avion de combat français, Rafale. «Le Parisien» a publié un entretien de la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade, qui a déclaré que le président libyen «doit comprendre que (la France) n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits», déclaration qui lui a valu d'être «convoquée» à l'Elysée pour être rappelée à l'ordre par le Président Sarkozy, au cours d'un tête-à-tête de 20 minutes. «L'arrivée aujourd'hui (lundi), pour une longue visite officielle, du Guide libyen a déclenché des protestations virulentes, et pas seulement chez les politiques: en ligne de mire, Nicolas Sarkozy, accusé de préférer les contrats aux droits de l'Homme», a écrit le quotidien parisien qui a ajouté que face à cette «volée de bois vert, Nicolas Sarkozy n'est pas du tout inquiet». Pour le quotidien du soir «Le Monde», la France «est le premier pays occidental qui fait à Mouammar Kadhafi l'honneur d'une réception depuis l'époque où le dirigeant libyen s'était mis au ban des nations». «En acceptant de négocier avec lui, en 2003, l'arrêt de ses tentatives pour se doter d'une arme atomique, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont donné le signal d'un changement d'attitude», vis-à-vis de la Libye, a-t-il relevé. Le chef de l'Etat libyen a été accueilli à sa descente d'avion à l'aéroport d'Orly par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie et non par le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux, comme annoncé dans un premier temps. Cette polémique en est, peut-être, pour quelque chose.


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