Alors que son mot d'ordre de «stricte neutralité» s'est vidé de tout son sens avec l'accueil sur son territoire de plusieurs membres de la famille El Gueddafi, l'Algérie entretient adroitement l'ambiguïté sur sa position vis-à-vis de la crise libyenne. Elle est décriée, redoutée ou fallacieusement intrigante. Chacun y va de son interprétation, mais l'opinion internationale relayée par la presse s'unit autour d'une même question qui alimente l'actu internationale : à quoi joue l'Algérie ' Pour certains, son jeu est bien clair. Les messages que lance Alger à la communauté internationale depuis le début de l'insurrection libyenne sont sans équivoque. «Alger soutient le régime El Gueddafi» et l'accueil des membres de la famille El Gueddafi sur son sol corrobore et confirme toutes les réticences du CNT à l'encontre des autorités algériennes. Al Jazeera et bien d'autres chaînes n'ont d'ailleurs pas manqué de donner la parole aux représentants des rebelles mécontents.
De son côté, la chaîne américaine CNN a fixé son objectif sur une des victimes de la famille El Gueddafi comme pour rendre encore plus effroyable le soutien que leur accorde Alger. Lors de sa visite dans la demeure désertée des El Gueddafi, une des équipes de la CNN a recueilli le témoignage troublant de Shweyga Mullah, la nounou du couple Hannibal et Aline El Gueddafi. Cette jeune Ethiopienne, recrutée par la famille El Gueddafi, raconte qu'ayant refusé de battre l'enfant du couple qui devenait agaçant à cause de ses pleurs, Aline lui aurait versé de l'eau bouillante sur la tête pour la punir. Un témoignage relayé par plusieurs autres organes d'information. Dans toutes ces appréciations incertaines sur le rôle que l'Algérie joue dans le dénouement de la crise libyenne, la presse française est celle qui nourrit le plus la controverse.
Perçues comme d'incessantes provocations à l'encontre des nouveaux leaders du pays voisin, les sorties des autorités algériennes donnent également lieu à des analyses audacieuses. Parmi elles, celle de la chaîne France 24 qui soutient que la position d'Alger représente «des risques limités». Ses derniers invités sont certes encombrants, selon les experts interrogés par la chaîne, ils s'apprêtent incontestablement à isoler le régime algérien, mais ils peuvent tout de même constituer «une monnaie d'échange non négligeable» pour permettre à l'Algérie de faire pression sur les nouveaux maîtres de la Libye sans pour autant se mettre à dos la communauté internationale qui aurait beaucoup à perdre dans la région. Autant d'interprétations pour une seule question à laquelle Alger ne répondra certainement pas. Â
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Posté Le : 04/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Fella Bouredji
Source : www.elwatan.com