Algérie

La presse et le reste



La presse et le reste
Ce n'est pas rien une élection présidentielle. Les enjeux sont trop importants pour que la presse fasse l'économie d'un positionnement. L'opposition croit que la presse «libérée» va se positionner en sa faveur.Le pouvoir, par contre, croit que la presse libérée va s'aligner sur l'opposition. La presse ne gagne pas si l'opposition gagne et ne gagne pas si le pouvoir gagne. Il s'agit bien sûr de la presse qui affirme n'être ni pour un camp ni pour un autre. Une totale liberté de presse ' Une liberté de presse limitée et à limiter' Quelle presse pour quelle démocratie' Quelle presse pour quel Etat de droit ' Quelle presse pour quel candidat ' Le débat n'est même pas encore abordé pour une définition du contenu de chacun de ces concepts. Des partis aiment bien tout imputer à la presse, et il s'en est trouvé même pour qualifier les journalistes de «zéro». Comment la presse est-elle perçue par des partis quand ces mêmes partis sont incapables d'animer le champ politique et ainsi de faire avancer les conditions de fonctionnement de ce champ et donc de la presse ' Ce n'est pas le rôle de la presse de faire l'opposition car elle ne vise pas à se saisir du pouvoir, n'a pas de programme à faire appliquer, et elle n'a pas vocation à le faire. Ce n'est pas le rôle de la presse de soutenir le pouvoir, de se comporter en relais de celui-ci, de faire la propagande pour diffuser ses idées. Mais il peut exister une presse partisane, qui se comporterait comme organe d'information d'un parti ou d'un groupe d'intérêt. L'essentiel est la clarté des positions et des appartenances, afin que les lecteurs sachent qui est qui et qui fait quoi. La presse pallie parfois et même souvent à l'absence d'un débat en se substituant à des acteurs partisans mais cela est-il dans son rôle ' Que devrait alors faire la presse quand l'opposition n'existe pas en termes de rapports de force, les luttes pour le pouvoir ne font pas rage faute de combattants d'un côté pour donner la réplique ' On imagine quel ennui pour les populations et les électeurs si la presse ronronne comme ronronnent les partis dans un champ politique à l'agonie ' Ces luttes ne font pas rage car même au sein de ceux qui s'alternaient au pouvoir, chaque partie sait se retirer du combat quand elle sait de quel côté évoluent favorablement les rapports de force. Les rapports de force ne sont pas référencés au mouvement de changement des opinions publiques, pour donner du grain à moudre à la presse. Que toutes les stratégies d'acteurs se construisent autour d'enjeux de pouvoir constitue le facteur explicatif de toute entrée dans l'action politique, parfois l'évocation de l'intérêt du pays et des populations lui servant de couverture légitimatrice mais le problème demeure dans la rétractation de l'information par ces acteurs. Quand il y a un pouvoir et une opposition susceptibles de s'alterner par le biais des changements des rapports d'opinion, les jeux sont clairs et les parties en confrontations sont bien identifiées. Cela n'empêche pas qu'au sein de chacune des parties, la lutte peut faire rage et être même impitoyable. Chaque clan cherche alors à régler son compte à l'autre par le biais de la presse.




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