La presse et la candidature de Bouteflika

Comme il fallait s'y attendre, l'annonce de la candidature du Président Abdelaziz Bouteflika à l'élection présidentielle du 18 avril 2019, a fait la Une des journaux de la presse nationale d'hier.Le contenu du message adressé à la Nation par le chef de l'Etat, a été abondamment commenté. Des éditoriaux ont été consacrés à l'annonce du président de la République de se porter candidat à sa propre succession, un événement perçu comme étant de premier plan dans l'actualité nationale. Si l'appel du Président à un consensus national, a été le thème mis en avant par la plupart des journaux algériens- à l'image du Soir d'Algérie qui a titré à la Une «Bouteflika en quête d'un nouveau consensus»- d'autres points ont focalisé l'attention des commentateurs, analystes et éditorialistes, comme le projet de Conférence nationale, ou l'éventualité d'un «enrichissement» de la Constitution, mais aussi les réalisations déjà concrétisées et la nécessité de les compléter face aux défis qui se présentent et en tenant compte des contraintes qui se profilent à l'horizon.
Ainsi, dans son éditorial, le quotidien El Moudjahid a écrit sous le titre «En avant toute», que «c'est en homme avisé, rassembleur et conscient des enjeux et des défis actuels, que le Président Bouteflika se présente devant le peuple algérien». Pour El Moudjahid, le message adressé à la nation «apporte des éclairages nouveaux, expose une feuille de route avec entre autres la tenue dans le cas où il serait élu, d'une conférence nationale inclusive dont l'objectif est l'élaboration d'une plate-forme politique, économique et sociale, voire un enrichissement de la Constitution». Dans ses pages intérieures, le doyen des quotidiens nationaux a mis en avant les réalisations du Président, citant notamment la réalisation de 4 millions de logements. Le quotidien arabophone Ach Chaab a qualifié le message du Président de «programme», relevant dans son éditorial publié à la Une que «l'annonce du chef de l'Etat a mis fin à tous les doutes», alors que le quotidien El Massa s'est, pour sa part, attardé sur la conférence nationale que compte initier le chef de l'Etat au cas où il serait élu.
D'autres quotidiens arabophones ont commenté l'annonce de la candidature de Abdelaziz Bouteflika : Sawt Al Ahrar, pour mettre l'accent sur «les acquis et les défis» du Président depuis 1999 ; Ennnahar, pour reprendre l'appel du chef de l'Etat «à faire prévaloir tout ce qui rassemble sur ce qui nous différencie les uns des autres dans le respect du pluralisme des visions» ; El Khabar pour souligner que «Bouteflika met fin au suspense», et pour reproduire et commenter de larges extraits du message du chef de l'Etat. Dans la presse francophone, l'Expression, sous le titre «ça y est, c'est fait», s'ouvre sur un éditorial dans lequel, on peut lire : «Plus de doute.
C'est le Moudjahid qui vient de répondre à son devoir». Le tabloïd estime que «les Algériens ont, avec sa candidature, une nouvelle chance pour continuer dans la stabilité, la paix et le développement du pays». Pour sa part, le Quotidien d'Oran qui a titré sur «un cinquième mandat et les non-dits», a estimé que l'annonce du Président Bouteflika «lève définitivement le voile sur ses intentions politiques et surtout met fin au suspense et aux interrogations quant à sa volonté de se représenter». Le quotidien Reporters a noté qu'»un cinquième mandat est une offre de réforme profonde» et a relevé que le message du Président «contient clairement une proposition pour une transition consensuelle (...) devenue inéluctable afin de consolider la stabilité du pays, sans fragiliser les équilibres internes».
Le quotidien El Watan consacre sa Une au message du chef de l'Etat et évoque la maladie du président: «après de longs mois de doute qui ont tenu en haleine la classe politique et brouillé les éléments d'analyse de la situation, le chef de l'Etat confirme son intention de rester au pouvoir en dépit de son affaiblissement continu par la maladie depuis son AVC de 2013». Dans la même lancée, Liberté écrit, dans son éditorial, que «ceux qui ont continué à douter du 5e mandat, malgré tous les signes avant-coureurs, sont définitivement édifiés. Maintenant que Bouteflika s'est déterminé formellement, les décantations devraient facilement s'opérer».