Algérie

La presse électronique bouscule le paysage médiatique



La presse électronique s'érige comme un sérieux concurrent à la presse papier avec un fort potentiel de la reléguer à l'avenir.Il va sans dire, aujourd'hui, que le web a révolutionné le monde des médias. La presse électronique s'érige, désormais, comme un sérieux concurrent à la presse traditionnelle, notamment la presse papier avec un fort potentiel de la reléguer à l'avenir.
Aussi, le modèle économique, les réseaux sociaux, le potentiel de personnalisation, la place de la publicité, l'info en temps réel et sans cesse renouvelée sont autant d'ingrédients essentiels pour une recette miracle à même de conférer un rôle prépondérant à ce nouveau mode de communication.
"La reconfiguration du paysage médiatique est une réalité visible dans le déplacement du lectorat et son renouvellement avec les nouvelles pratiques de lecture et de discussion", observe Aïssa Merah, enseignant chercheur à l'Université de Béjaïa. "Certes, la presse électronique est un média d'audience, notamment la généralisation des téléphones connectés, l'explosion des RSN qui facilitent le partage, la recherche, la lecture et le commentaire, et après une année de Covid. Mais la presse écrite demeure le média d'influence en matière d'enjeu politique", tempère-t-il toutefois.
Mais l'engouement suscité récemment par ces nouveaux supports, qu'il s'agisse des "pures players" ou des sites de la presse traditionnelle, est un fait qui puise sa source, véritablement, dans la reconnaissance institutionnelle, ainsi que le cadre juridique promulgué en 2020 qui faisaient défaut jusque-là.
Ce bouleversement impacte aussi le métier en lui-même et le rapport avec son lectorat. Aussi, ce spécialiste estime que "la presse électronique, dans ses deux versions née électronique ou née papier, a rapidement évolué et certains titres sont professionnels et fournissent des exemples de réussite".
Il nuancera, cependant, ses propos en soutenant qu'un parasitage du créneau s'est élargi et aggravé au point de la confusion sur l'ABC du métier notamment avec les sites des chaînes de TV et de certains sites dits curieusement "acteurs médiatiques et politiques".
Or, il se trouve que la création de journaux en ligne, qui, pour l'heure, sont au nombre de quarante-cinq, selon les dernières déclarations du ministre de la Communication, prend de l'ampleur fortement encouragée par les autorités algériennes, mais non sans balises qui peuvent parfois constituer de sérieuses entraves.
L'autre risque concernant une éventuelle profusion de sites en ligne est celle de tomber dans les travers qui ont ponctué la presse papier dont le nombre exagéré (plus de 140 publications) a sacrément nuit à la qualité. Merah Aïssa est formel. "La presse électronique, à la base de communication, s'est retrouvée entre propagande et info-pollution. Ce qui a accéléré l'étouffement du discours professionnel et rationnel du journalisme contraint à la spirale du silence par le discours complotiste et populiste dominant". L'enseignant chercheur va plus loin dans son analyse affirmant que "la volonté politique n'est pas encore au rendez-vous".
Même balbutiante, la presse électronique demeure, pourtant et sans équivoque, un acquis important pour la presse en Algérie. La multiplication des sites d'information en ligne (généralistes et spécialisés), dont la qualité est appelée à s'améliorer, participe au développement de l'offre de contenus médiatiques sur l'actualité nationale et internationale dans les différents domaines politique, économique, culturel et social.

Nabila SAIDOUN


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