Algérie

La presse écrite ou l'exception algérienne



La presse écrite ou l'exception algérienne
Dis-moi qui te paye, je te dirai ce que tu as défendu dans ton écrit. L'argent et la presse sont amarrés pour cohabiter dans la même alcôve, comme deux amants, ne supportant pas de vivre l'un sans l'autre.Un laps de temps de possession vaut tous les instants de séparation, pourtant, il arrive que la magie des missions informatives, et communicatives auprès du public, avec la multiplication des nymphes concurrentes, l'inévitable évolution technologique et la complexité du sens sélectionné de la démocratie, que cette relation se fissure, car au fond, elle n'était bâtie que sur le pouvoir de l'argent. La presse écrite, en Algérie, affronte ces derniers temps une crise de reconnaissance sans précédent, après que son homologue des autres continents a, elle aussi, traversé des périodes de déstabilisation financière et d'incertitudes sur son avenir.Le quotidien France Soir créé en l'an 1944 a cessé de paraître après sa mise en liquidation en 2012. De prestigieuses publications aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en France ne survécurent à la crise des «subprimes» que grâce aux subventions de l'Etat, quoique ces donations pécuniaires fussent allouées à la presse écrite depuis deux siècles en France. Elles se manifestaient et se manifestent toujours par des aides financières directes, accompagnées d'aides indirectes comme les abattements fiscaux ou des faveurs réduisant les charges sociales.En prime, des réductions sur plusieurs produits à l'endroit des journalistes sont consenties. Chez nous, les éditeurs de la presse papier, des médias lourds ou des nouveaux médias, via internet, se partagent un maigre marché de la publicité qui est loin d'être équitable au regard du favoritisme ambiant. Si certains titres ont eu la chance ou l'opportunité de savourer le toast beurré et chocolaté, il en n'en est pas de même pour l'écrasante majorité des éditeurs consciencieux.La presse écrite semble ne plus être acceptée dans le marché des annonceurs. Les pouvoirs publics se taisent, laissent faire, en adoptant une politique de l'autruche vis-à-vis d'un média jusqu'ici considéré comme incontournable pour consolider auprès du lectorat les escomptes politiques, alliée à un modèle socioéconomique spécifique aux gouvernants algériens.Pourtant, la compilation des informations générales, des évènements politiques, économiques, financiers, ainsi que les analyses, les interviews, les activités culturelles ou sportives, les flashs sur la vie régionale, ou bien les dépêches sur l'actualité internationale, autrement du show business entre autres révélations actualisées dans la rubrique loisirs et le courrier des lecteurs à l'adresse des autorités ont fourni une résistance considérable à la nouvelle concurrence médiatique.La presse écrite a toujours su relever les défis, sa nombreuse clientèle attend tous les matins devant les kiosques les journaux. Le problème, c'est qu'un journal est produit à perte, et que les annonceurs pensent trouver leur «amante» ailleurs. Le ministre de la Communication a bien proposé de faire dans la qualité pour espérer recevoir de la considération, en suggérant aux éditeurs de donner 2% des recettes publicitaires aux journalistes. Merci M. le ministre de penser à nous, car pour profiter des 2%, encore faudrait-il que nos employeurs aient les coudées franches financièrement. Présentement, ils réfléchissent à mettre la clé sous le paillasson.


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