Publié le 19.09.2024 dans le Quotidien d’Oran
par Belkacem Ahcene-Djaballah
Livres
Visions d'Algérie. Magazine bimensuel (en français). Sarl Up Prod, Alger 2024, 66 pages, 300 dinars
La parution du premier numéro coïncide avec la célébration du 62ème anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. Quoi de plus symbolique et quoi de plus beau pour emprunter à son directeur de publication et gérant. On a donc un premier numéro dont le contenu «colle» presque parfaitement à l'esprit de novembre. Sans tomber dans le nationalisme sourcilleux. Sans exclure le travail de recherche, de rédaction et de commentaire de qualité permettant aux lecteurs de «faire le point» tant sur des questions nationales qu'internationales. Politiques, économiques, culturelles, sportives. Chaque 15 jours.
Il était temps que le paysage médiatique national, depuis deux décennies bousculé par les télés «fourre-tout» et expéditives puis par des réseaux sociaux aux contenus relevant surtout du règlement de comptes individuel et/ou groupal, réagisse. Et, c'est tout à l'honneur de cette encore jeune équipe de relever le défi d'une parution continue et régulière. Pour peu que des quantum publicitaires lui soient accordé par les grandes entreprises à la recherche de marchés nationaux et internationaux, ceci ne pouvant pas croître sans développement de l'image de marque (la publicité institutionnelle allant surtout aux quotidiens et la commerciale allant aux télés «fourre-tout»). Et, aussi, avec le soutien d'un lectorat fidèle, soucieux d'être bien informé.
Les Auteurs (Journalistes des N°s 1 et 2, juillet, et août-septembre 2024) : Hassan Moali (directeur de publication/gérant), Abdelkrim Ghezali, Nourredine Khelassi et Omar Ouali (comité éditorial), etc. Tous journalistes professionnels à l'expérience confirmée. Plusieurs décennies d'exercice au sein de rédactions nationales avec les hauts et les bas désormais bien répertoriés de l'«aventure intellectuelle médiatique» nationale.
Extraits : «L'emploi du narratif de la «communauté internationale», donc occidental risque de nous coûter notre profondeur stratégique, à très court terme, et l'Afrique, aux moyens et long termes. La position géopolitique de l'Algérie et des pays du Maghreb constitue une zone de liaison, voire une zone tampon, entre l'Europe et l'Afrique, notre politique au Nord ne doit pas interférer sur nos intérêts au Sud» (Mohamed Saïd Benazzouz, Dr en Sciences politiques et expert des questions géopolitiques. Focus in n°2, p59).
Avis - Des premiers numéros d'exception qui viennent (re-) donner de la couleur, de la consistance et aussi du «peps» au créneau «magazines» (avec un gros et bon lot de commentaires et d'informations) au paysage médiatique national jusqu'ici en grand «état de manque».
Citations : «Le Rn, ce «fils» de la France» (Nourredine Khelassi, décryptage © Magazine Visions d'Algérie, in n°1, juillet 2024, p 59), «Il y a une sorte d'idéalisation du partenariat avec la Russie dans l'imaginaire des élites algériennes» (Tewfik Hamel, chercheur et docteur en histoire militaire et études de défense. Entretien n°1, extrait, p 11), «Par son ampleur et les dégâts qu'elle a causés à l'ennemi, l'insurrection du 20 août 1955 a été un Premier Novembre bis» (Abdelkrim Ghezali, journaliste, n°2, p 25), «Je suis une femme forte avec des pouvoirs spéciaux.
Depuis le ring, j'ai envoyé un message à ceux qui étaient contre moi (...). La réponse a toujours été sur le ring» (Imane Khelif citée in n°2, p 79), «Les victoires de Khelif et de Nemour, lors des JO de Paris, envoient également un message d'espoir aux jeunes filles algériennes les incitant à poursuivre leurs rêves malgré les obstacles qu'elles pourraient rencontrer» (Ali Chebli, in n°2, p 79).
Aggour et Tiziri. Roman inspiré de contes et légendes de Ahmed Ben Alam (et illustrations combinées par Ahmed Nekkar). Editions identité (Tizrigin Tamagit), Tamda Centre/Tizi Ouzou 2022, 190 pages, 650 dinars.
Il s'agit à la fois d'une immersion dans le conte de fée du terroir et d'une incursion dans les récits des «Mille et une nuits». L'auteur emprunte l'histoire d'un ogre, d'une sorcière et d'un tapis volant. C'est aussi une confrontation entre Aggour, un adolescent éveillé et insouciant, vendeur de chaussures et Waghzen, un ogre cordonnier qui fabrique, vend et répare les chaussures à sa couleur préférée, le marron. Après avoir acheté une paire de chaussures marron au marché auprès de Waghzen, Aggour a la malencontreuse idée de les peindre en vert. Une fantaisie qui va lui coûter cher. Heureusement, la belle Tiziri, fille de la sorcière Stouta, est là.
L'Auteur : Né dans les années 50 à Aït Abdelmoumen (Djurdjura). Journaliste professionnel et écrivain (déjà plusieurs ouvrages, des romans) tourné surtout vers le monde de l'imaginaire et de la fiction et s'intéressant aussi bien aux sujets de société qu'aux récits de divertissement.
Extrait : «La science est une lame à double tranchant. Quand elle est utilisée à bon escient, elle peut être mise au service de l'humanité, mais si elle tombe entre des mains mal intentionnées, ses effets destructeurs deviennent dévastateurs» (p 133).
Avis - Un genre qui manque énormément au paysage éditorial algérien
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Posté Le : 28/09/2024
Posté par : rachids