«Le plus dur reste à faire» : la presse au Liban a pointé du doigt hier l'ampleur des défis économiques qui attendent le nouveau gouvernement, formé la veille après plus de huit mois de tractations ardues.Sous la houlette du Premier ministre Saad Hariri, le Liban s'est doté jeudi d'un gouvernement de 30 ministres dont quatre femmes, certaines occupant des postes-clés comme l'Intérieur (Raya Hafar al Hassan) et l'Energie (Nada Boustani Khoury). L'exécutif représente les principales forces politiques du pays. Le mouvement chiite Hezbollah, seule formation à ne pas avoir abandonné son arsenal militaire à la fin de la guerre civile (1975-1990) et ses alliés dont le Courant patriotique libre du président Michel Aoun, ont suffisamment de ministres pour former une minorité de blocage au sein de l'exécutif. «La mission prioritaire» du nouveau gouvernement «est d'épargner au pays un effondrement économique», souligne le quotidien francophone l'Orient le jour, qui titre «Le plus dur reste à faire». «Si le premier pas a été franchi avec la mise sur pied d'un cabinet (...), il n'est pas dit que le nouvel exécutif ? une version revue et corrigée du gouvernement sortant que les divisions ont miné ? fera mieux que son prédécesseur», met toutefois en garde le quotidien. «Pas de confiance», titre de son côté le quotidien Al-Akhbar, proche du mouvement chiite du Hezbollah, représenté au gouvernement avec trois ministres. Le quotidien souligne le poids «des crises économiques» qui pèsent sur le pays, les infrastructures en déliquescence, «la cherté de vie, la pauvreté, et le chômage».
M. Hariri a indiqué jeudi que son gouvernement allait s'atteler aux importantes réformes économiques attendues par les investisseurs, promettant, par ailleurs, un budget aux dépenses austères pour son cabinet. C'est ce qui avait été promis lors d'une conférence internationale d'aide au Liban organisée en avril par la France, baptisée CEDRE, et durant laquelle la communauté internationale s'était engagée à débourser plus de 11 milliards de dollars en prêts et dons pour aider le Liban, durement touché par les répercussions de la guerre en Syrie voisine. De son côté, le quotidien Annahar (proche de M. Hariri) souligne le «soulagement», qui a accueilli l'annonce du nouveau gouvernement, même si «de grands doutes subsistent» quant aux «réformes» que doit entreprendre le gouvernement pour «rassurer la communauté internationale et l'opinion publique» libanaise. A l'issue des législatives de mai 2018, les premières qu'avaient connu le pays en près d'une décennie, M. Hariri avait été rapidement reconduit à son poste et chargé de former un nouveau gouvernement. Pays multiconfessionnel, le Liban est régi par un système politique complexe visant à garantir un équilibre fragile entre les différentes communautés religieuses et les grands partis qui les représentent.
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Posté Le : 02/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Agence
Source : www.lesoirdalgerie.com