Algérie

La présidentielle au point mort



La présidentielle au point mort
Ankylosée, la classe politique qui s'est presque neutralisée devant la bipolarité d'appareils, a déserté la scène politique.La période préélectorale est des plus moroses et vire même sur une impasse. On assiste durant cette conjoncture à une montée et accumulation des exigences socioprofessionnelles et sociales, doublée d'un conflit intercommunautaire à Ghardaïa et la protestation des chômeurs dans le sud du pays. Toutefois, la proximité immédiate avec l'échéance présidentielle d'avril 2 014, n'a pas pour autant dissipé l'épais brouillard entourant ce scrutin à l'investiture suprême. L'opinion qui se trouve face à une fatalité du seul changement dans la continuité, est reléguée au second ordre.Le flou et le statu quo sont tels que le défaitisme et l'incertitude gagnent la majorité des électeurs qui ne bronchent pas. Ankylosée, la classe politique qui s'est presque neutralisée devant la bipolarité d'appareils, a déserté la scène politique.A l'inondation de ladite scène par des micro-partis et autant de sigles diluants, s'ajoute l'inflation sans précédent de candidats à la candidature, en somme incognito et sans aucune envergure. Près d'une cinquantaine de partis nouvellement agréés et près de 90 postulants à la candidature on été recensés. «L'élection présidentielle qui proposera un candidat du pouvoir et un autre issu du même pouvoir», s'annonce bipolaire, selon plusieurs analystes. Paradoxalement, l'un des pôles reprend sur son compte, le mot d'ordre de l'opposition du reste laminée, notamment l'appel à la mobilisation massive pour contrer vraisemblablement la fraude. Le vote est souvent militant, corporatiste et non pas populaire. Il s'agit théoriquement, selon les observateurs, de la seule parade, mais fortement improbable contre le puissant réseau aussi fourni des partisans d'un mandat supplémentaire pour le président sortant. En l'absence d'une vie politique solennelle, la préparation et la campagne pour l'élection présidentielle, un scrutin qui ne diffère en rien des précédentes, s'annonce morne, minimaliste et sans intérêt. Par contre, parallèlement au calme apparent, c'est le branle-bas de combat dans les coulisses et les bas-fonds où les concernés croisent le fer quitte à laisser déborder le bras de fer sur la place publique. Les sorties qualifiées de fracassantes et d'incendiaires du secrétaire général du FLN et l'avalanche de réactions suscitées ne sont que la partie visible de l'iceberg, un fait saillant, marquant cette conjoncture propice aux tiraillements, manoeuvres et torpillage de haute voltige. Chaque camp ou groupe s'acharne à décrocher les soutiens tous azimuts tandis que chaque membre du gouvernement multiplie toutes sortes de promesses ayant souvent trait aux multiples crises décennales et structurantes du pouvoir en place. Cela se produit alors que les rentrées financières provenant de la rente pétrolière ne cessent de diminuer. L'échéance de l'élection présidentielle censée consacrer une évolution et une alternance semble être compromise. Cette fois, selon les analystes, il s'agit d'une autre échéance constamment reproduite.En outre, inutile de chercher à comparer ou à connaître les programmes des candidats, il n'en existe aucun sinon réduit à une ébauche brute de prospectus. L'abstention crainte par les prétendants potentiels au fauteuil d'El Mouradia, risque de peser négativement sur ce scrutin. Cela est d'autant plausible que 70% de la population algérienne n'est structurée dans aucun parti.La succession au pouvoir, jugée perpétuellement dangereuse, et réellement non dévolue par la Constitution, mais issue d'un rapport de force, se fera sous l'influence de la situation explosive aux frontières.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)