Algérie

La présidente de SOS Familles des disparus «Il n'y a aucune loi qui l'interdit ! »



Les personnes prises de malaise hier lors de la dispersion du rassemblement par les forces de l'ordre sont des membres de SOS Familles de disparus. Il s'agit de Hassan Ferhati et Lakhal Fatima qui ont été évacués sur l'hôpital Mustapha par les services de la protection civile, où ils ont reçu les soins nécessaires. Ils ont quitté l'hôpital le jour même. «Les policiers m'ont bousculé ainsi que ma collègue, j'ai perdu connaissance, en plus Mme Lakhal est asthmatique,» nous disait hier Ferhati que nous avons contacté par téléphone. Il nous fait savoir que «mon collègue Slimane Hamitouche et deux autres jeunes affiliés à la ligue de Bouchachi ont été embarqués par les policiers et sont depuis retenus au commissariat du 9è arrondissement.» Choqué par ce qu'il avait enduré, Ferhati lâchera «ils n'aiment pas voir les jeunes parler de droits et de libertés.  Ils ont même osé frapper des vieilles femmes, ils n'ont pas de conscience.»          La présidente de SOS Familles des disparus nous affirmera qu'il y avait effectivement des étrangères dans le rassemblement. «Elles étaient 4 venues des pays qui ont les mêmes problèmes de disparus que nous, comme le Chili ou l'Argentine (les femmes du 1er mai). Notre lien, c'est un bureau à Beyrouth que dirige Widad, une femme dont le mari a disparu au Liban il y a 28 ans de cela. Nous partageons les mêmes problèmes et nous travaillons pour la vérité,» nous dit Fatima Yous.  Elle indiquera que SOS a même organisé un séminaire la semaine dernière à Beau Fraisier, sur les hauteurs de la capitale, sur ce thème et a associé ses invitées étrangères au débat.           «Qu'on me dise pourquoi c'est interdit d'adjoindre des étrangères à notre rassemblement ? Il n'y a aucune loi qui l'interdit. On nous dit que l'Algérie, soi-disant, est un Etat de droit, alors pourquoi cette interdiction?» Interroge-t-elle. Yous affirme qu'elle-même voyage à travers le monde «et je participe depuis 98 à des rassemblements à l'étranger, on me le permet bien là-bas?!?». Tout en se promettant que «je continuerais ma lutte», elle s'élève contre les propos de Ksentini qui dit-elle «est au service du pouvoir, c'était le facteur entre l'Etat et nous mais il nous a menti.» Si Ksentini estime que «le dossier des disparus est clos», Yous revendique: «nous voulons la vérité. Nous avons des noms !»




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