Algérie

La Présidence veut imprimer sa marque diplomatique



C'est un changement à dose homéopathique que le président Tebboune est en train d'imprimer à l'appareil de l'Etat. Après les mouvements dans les corps des walis et dans celui des chefs de daïra, le chef de l'Etat a opéré, jeudi 17 septembre, un mouvement diplomatique partiel touchant des représentations de première importance comme Paris, Bruxelles ou encore Genève."Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a opéré, jeudi, un mouvement partiel dans le corps diplomatique ayant concerné certaines ambassades en Europe et en Afrique (...) Les nouveaux ambassadeurs prendront leurs fonctions une fois les procédures en vigueur finalisées", a annoncé la Présidence dans un communiqué repris par l'agence APS.
Ainsi, Lazhar Soualem, directeur général des relations multipartites au ministère des Affaires étrangères, est nommé ambassadeur, représentant permanent de l'Algérie auprès du bureau des Nations unies à Genève. Le poste était vacant depuis la mi-mars 2020, date à laquelle son titulaire, Rachid Belbaki, nommé début novembre 2019, a été rappelé à Alger sans que l'on donne la moindre explication.
Pour sa part, Mohamed Hannache, directeur général "Europe" au ministère des Affaires étrangères, a été désigné ambassadeur d'Algérie en Belgique et son représentant permanent auprès de l'Union européenne (UE) en remplacement d'Amar Belani qui, tout porte à le croire, occupera un poste à la Présidence.
Concernant l'ancien ambassadeur d'Algérie à Libreville (Gabon), Antar Daoud, il a été promu ambassadeur d'Algérie en France, en remplacement de Salah Labdioui qui, lui, a hérité de la représentation diplomatique algérienne en pays helvétique.
Enfin, Abdelhak Aïssaoui, chargé d'études et de synthèse auprès du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, est nommé ambassadeur d'Algérie au Gabon. Pourquoi ces nominations et à ce moment précis '
D'aucuns peuvent y voir une volonté du président Tebboune de marquer son territoire et d'imprimer sa marque à la politique internationale du pays, en choisissant des hommes à lui à même de répercuter fidèlement sa parole, mais aussi d'expliquer ses choix politiques ou autres auprès des partenaires étrangers du pays qui, parfois, peuvent ne pas en saisir toutes les nuances.
Et le prochain mouvement dans le corps diplomatique ? plus large celui-là ? qui, selon certains, aurait lieu, en novembre prochain, semble conforter cette analyse.
Avec la conjoncture politique et économique que connaît actuellement le pays, mais aussi les futures échéances électorales (référendum sur la révision constitutionnelle, etc.), le chef de l'Etat a peut-être senti le besoin d'injecter un sang neuf dans les rouages de l'Etat capable de faire face à l'adversité et d'assurer l'"après-vente" à ses projets politiques.
En somme, avec ce "changement" qu'il essaie d'impulser, le président Tebboune semble vouloir lancer un message aux partenaires étrangers : une "Algérie nouvelle", avec de nouvelles têtes, est en train de naître. Des observateurs peuvent, toutefois, voir dans certaines de ces nominations des sanctions prises à l'encontre des anciens titulaires de ces postes.
C'est le cas des ex-représentants permanents de l'Algérie auprès du bureau des Nations unies et auprès de l'Union européenne (UE). Ces deux organisations avaient, toutes les deux, critiqué, il y a quelques jours, l'Algérie, notamment sur le dossier de l'emprisonnement de Khaled Drareni qui a provoqué un tollé au pays et à l'étranger.

Arab C.


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