Algérie

La Première Guerre mondiale des Algériens



La Première Guerre mondiale des Algériens
Il y a 100 ans, les premiers bombardements de la Première Guerre mondiale visaient l'Algérie. Au combat comme dans les entreprises françaises, de 1914 à 1918, les Algériens aussi prennent part au conflit.«Je savais que mon père avait participé à la Première Guerre mondiale parce qu'il parlait à ma mère des pieds gelés dans les tranchées, mais je n'ai découvert son parcours dans le nord de la France qu'après des recherches personnelles.» Rabah est le dernier fils d'un Algérien qui s'est engagé pour combattre dans les tranchées françaises en 1914.Les souvenirs familiaux sont parcellaires, c'est grâce aux archives militaires françaises qu'il a pu connaître le parcours de son père. «La seule chose dont je me souviens, c'est qu'après la guerre, il fréquentait l'Association des anciens combattants de la ville de Béjaïa.» Cent ans après le début de la guerre, malgré le fait que les premiers bombardements aient touché le territoire algérien, l'histoire s'écrit difficilement. Alors que le père de Rabah s'est engagé volontairement, l'historien Mohamed El Corso rappelle les émeutes des Aurès : «Les parents d'appelés s'étaient réunis et protestaient.Ils disaient : on peut augmenter nos impôts, prendre nos biens, mais pas nos fils. Nous ne comprenons pas pourquoi nous faisons la guerre aux Allemands.» A l'époque, les autorités françaises incitaient les Algériens à s'engager. «Ils promettaient des récompenses financières lors de l'engagement et l'assurance d'avoir une solde régulière qui pourrait servir de soutien financier à l'ensemble de la famille, explique Philippe Hoffman, professeur d'histoire au lycée Alexandre Dumas d'Alger. Mais ce fut de plus en plus difficile au fil des années de recruter de cette manière.»En plus des combattants, l'Algérie fournit 120 000 travailleurs, recrutés pour une année dans les usines françaises de fabrication d'armes et dans les fonderies, les cartoucheries, les quais, l'industrie aéronautique et les ateliers de métallurgie. La plupart de ces hommes viennent de Kabylie et sont employés dans la région parisienne. C'est la première vague d'immigration algérienne en France. Les soldats, à leur retour, attendent une évolution de leur statut. Le changement ne vient pas et l'idéologie nationaliste prend racine à ce moment-là.Le petit-fils de l'émir Abdelkader, l'émir Khaled qui avait fait ses études à l'Académie militaire de Saint-Cyr en France et qui a combattu pendant la guerre comme officier, adresse, en 1918, une lettre au président américain, Thomas Woodrow Wilson, pour revendiquer le droit du peuple algérien de s'affranchir.




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