Algérie

La précarité sociale s'aggrave



Le FMI indique que le taux de chômage en Algérie devrait grimper à 14,5% en 2021 et atteindre 14,9% en 2022, contre 14,2% l'année dernière.La double crise économique et sanitaire a profondément impacté le marché du travail en Algérie. Les poussées inflationnistes commencent à fortement ressurgir. La précarité sociale s'aggrave. C'est du moins ce qui ressort du dernier rapport sur les "Perspectives de l'économie mondiale" publié, hier, par le Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier indique que le taux de chômage en Algérie devrait grimper à 14,5% en 2021 et atteindre 14,9% en 2022, contre 14,2% l'année dernière.
La pandémie de Covid-19 a eu de fortes répercussions sur l'emploi dont il est difficile d'avoir, à ce stade, un bilan définitif. L'Office national des statistiques n'a pas publié son enquête "Emploi et chômage", mais les statistiques de l'Agence nationale de l'emploi donnent une certaine photographie de l'impact de la crise sur une partie du marché du travail en Algérie. Sur la période récente, tous les indicateurs suivis par les services de l'Anem ont baissé. Ce qui reflète un ralentissement de la dynamique du marché du travail en Algérie.
Après une décélération ces derniers mois, les poussées inflationnistes commencent à fortement ressurgir. Selon le FMI, le taux d'inflation pourrait atteindre 4,9% cette année contre 2,4% en 2020. Les prix à la consommation risquent d'augmenter à 6% en 2022, selon l'institution internationale. La loi de finances 2021 prévoit une accélération de l'inflation pour atteindre 4,5%. L'Office national des statistiques a indiqué que le rythme d'inflation annuel a atteint 2,6% en janvier dernier.
En matière de comptes extérieurs, les prévisions du FMI semblent contredire les déclarations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Pour rappel, le chef de l'Etat a annoncé que l'Algérie parviendra, pendant l'année en cours ou, au plus tard, l'année prochaine, à un équilibre de sa balance des paiements, grâce à la politique de maîtrise des importations et de l'encouragement des exportations hors hydrocarbures.
Le président Tebboune a indiqué que l'Algérie a réussi, en 2020, à réduire les importations de 10 milliards de dollars par rapport à 2019, en dépit de la pandémie, et ce, "grâce à la production, à la maîtrise de la surfacturation et à l'application d'un contrôle plus sérieux de certains services".
Le FMI estime que le déficit du compte courant ne devrait que modestement se réduire. Le solde du compte courant de l'Algérie devrait afficher un déficit de 7,7% du produit intérieur brut (PIB) l'année en cours contre 10,5% l'année dernière, indique l'institution de Bretton Woods. En 2022, le compte courant devrait de nouveau se dégrader et enregistrer un déficit de 8,7% du PIB.
Ce déficit continuera d'être financé en ponctionnant les réserves de changes qui ont fortement reculé. La bonne nouvelle, le FMI table sur un rebond de la croissance du PIB de l'Algérie cette année. L'institution basée à Washington prévoit une croissance du PIB de 2,9% en 2021, contre une contraction de 6% en 2020. L'année prochaine la croissance du PIB de l'Algérie devrait fléchir légèrement à 2,7%.
Les projections du FMI sont moins optimistes que dans ses "Perspectives de l'économie mondiale" publiées en octobre 2020, dans lesquelles l'institution de Bretton Woods prévoyait une croissance de 3,2% du produit intérieur brut. Pour rappel, la loi de finances 2021 table sur une croissance de près de 4% du produit intérieur brut. Des réformes structurelles propres à rétablir la confiance et à encourager les investissements privés devraient être une priorité.

Meziane RABHI


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