Algérie

La poudrière du vote «étranger»



«Aujourd’hui, la population ne supporte plus que les militaires s’immiscent dans ses affaires, ne supporte plus que la ville soit entourée de casernes, que des barrages filtrants soient dressés aux alentours de la ville. Il est temps de changer les choses, car la population est de plus en plus remontée et certaines parties tentent de la monter contre l’armée», avertit un élu local. «Les militaires sont nos frères, ce sont les fils du peuple et nous n’avons aucun problème avec eux. Au contraire, c’est grâce à eux que Tindouf continue d’exister», tempère le P/APW, Mebarek Bellameche. «Nous sommes dans un ghetto, le vote est notre droit institutionnel, nous voulons en profiter pleinement et choisir nos élus nous-mêmes, on ne peut plus accepter que d’autres personnes choisissent à notre place», réclame un jeune militant de Tindouf, diplômé en droit. Car par le passé, des irrégularités avaient été enregistrées, selon de nombreux élus locaux, notamment sur la question du fichier électoral. Rien qu’en 2007, lors de l’opération de l’assainissement des fichiers électoraux, 18 000 électeurs ont été radiés des listes. L’inscription des militaires n’est pas le seul problème, le vif du sujet est à chercher ailleurs. La polémique pourrait, selon des indiscrétions, prendre une autre tournure et «porter atteinte à la sécurité nationale». «Des étrangers récemment naturalisés algériens par l’administration se sont vu inscrits sur le fichier électoral», confie notre source. Un fait qui inquiète plus d’un, surtout la population qui voit dans cette procédure une manière de détourner les voix, donc son choix concernant ses futurs représentants à l’APN. Le vote des futurs députés à l’APN se fait par tribus. «Les gens élisent généralement des personnes de leur douar ou leur tribu, si des voix s’ajoutent à celles déjà existantes, on pourrait détourner le choix des électeurs de ce fait, et porter des personnes étrangères à la région à l’APN. On peut vous assurer que dans le cas où les autorités ne règlent pas ce problème, les choses peuvent dégénérer et mener à une confrontation aux ramifications dangereuses», alertent les élus locaux et les habitants de Tindouf. «Nous avons observé le silence durant des années et accepté l’ordre établi, mais aujourd’hui, les habitants de Tindouf sont déterminés à assainir la situation en renversant la donne à leur profit», poursuit-on. Si les problèmes ne sont pas résolus dans les prochains jours, les partis politiques ainsi que la population signeront une mention de boycott collectif du prochain scrutin. En attendant, les résultats de la commission d’enquête et la prise en charge effective de la situation, le communiqué n°3, qui annonce un boycott massif, est déjà prêt, il ne reste qu’à apposer les signatures.


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