Algérie

La poudrière caucasienne



La Russie vit une situation des plus difficiles avec la poursuite des attentats, puisque deux bombes ont secoué la République du Daguestan, véritable foyer d'instabilité dans le Caucase russe. Les deux explosions ont apparemment ciblé un commissariat, tuant dix personnes, dont neuf policiers. Ce qui n'est pas nouveau dans cette république où les attentats et affrontements sont très fréquents, mais inquiétants pour la Russie qui croyait avoir réglé pour longtemps la question de sa sécurité. « On a renforcé les lois contre les personnes accusées de terrorisme, on a changé la structure des organismes assurant la sécurité et augmenté le nombre de leurs membres, on a créé le Comité national antiterroriste »' « Pourtant, tout ça n'a pas pu servir de garantie contre le retour des terroristes à Moscou », soulignait hier un journal, et dans ces républiques caucasiennes, devrait-on ajouter.Ce qui a amené le président russe à promettre plus de force pour « rétablir l'ordre » dans le Caucase et de « créer des conditions économiques favorables » dans cette région rongée par la pauvreté. Suffisant pour venir à bout du séparatisme ' Ce qui tend à noyer, ou encore à rendre nuls, les soupçons quant à une piste étrangère avancée lundi, et relancée mardi avec les déclarations du secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, évoquant des « progrès » dans l'enquête sur l'attentat dans le métro de Moscou, tout en estimant qu'une piste géorgienne n'était pas exclue, alors que l'attentat est attribué par les services spéciaux russes (FSB) à deux femmes kamikazes liées à des groupes rebelles du Caucase du Nord, en proie à l'instabilité et ensanglanté depuis les années 1990 par les deux guerres en Tchétchénie.« Nous avions l'information selon laquelle certains membres des services spéciaux géorgiens étaient en contact avec des organisations terroristes du Caucase du Nord russe. Nous devons étudier cette version aussi à propos des attentats de Moscou », a-t-il dit. Rappelons que la Russie et la Géorgie s'étaient affrontées en août 2008 dans une guerre éclair pour le contrôle de la région géorgienne séparatiste pro-russe d'Ossétie du Sud. Quelle piste donc privilégier, car il y a de la prudence dans les déclarations russes qui parlent de « certains membres des services spéciaux géorgiens » ' Pas suffisant pour accuser le voisin et lui déclarer la guerre. Il reste que les analyses de la fin du siècle dernier sur les nouvelles zones de conflit se sont avérées fondées.Tous ceux qui, au début des années 1990, mettaient en garde contre le risque de guerres dans les Balkans et dans le Caucase, avaient vu juste. La Fédération yougoslave a cessé d'exister, après avoir éclaté en plusieurs républiques indépendantes. Même cas pour l'URSS qui a, elle aussi, disparu, sauf que celui qui est devenu son premier président, avertissait que le processus de morcellement n'allait pas s'arrêter, annonçant même que la prochaine cible en serait la Russie. Est-ce véritablement le cas, ou encore, Boris Eltsine a-t-il vu juste '


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