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La population se fait justice INSECURITE, BANDITISME ET CITOYENS ASSASSINES À OUED AISSI



La population se fait justice                                    INSECURITE, BANDITISME ET CITOYENS ASSASSINES À OUED AISSI
Il ne leur reste que la rue pour exprimer leur ras-le-bol
Une grosse colère régnait hier à Oued Aïssi suite aux incidents gravissimes qui ont secoué la localité.
L'assassinat d'un jeune homme de 25 ans dans une bagarre a mis le feu aux poudres. Les villageois de Bouilef, dont est natif la victime, s'en sont violemment pris aux logements où habite son tueur. Deux bâtiments ont été saccagés la soirée de lundi. L'intervention des services de sécurité et l'interpellation de plusieurs personnes n'a pas réussi à calmer la situation. Bien au contraire, le lendemain, après l'enterrement de la victime, les villageois de Bouilef sont revenus à la charge. Ils mettront le feu à un autre bâtiment.
Hier, dans l'après-midi, des témoins sur les lieux dénombraient une cinquantaine de logements touchés par le feu suite à l'incendie des trois bâtiments. En effet, les villageois de Bouilef sont encore sous le choc.
L'arrestation, avant-hier soir, de trois suspects dont une personne connue par son pseudonyme David, pour ses méfaits n'a pas ramené le calme. Bien au contraire, les témoignages que nous avons recueillis sur les lieux convergeaient tous sur l'insécurité et la responsabilité de l'Etat dan sa dégradation.
Le fait que le banditisme qui sévit dans cette zone d'Oued Aïssi ne date pas d'hier rend encore la situation plus compliquée. «Ça fait longtemps que la situation est pourrie. Des voyous font la loi ici depuis des années», affirme un habitant d'Oued Aïssi. Ce que confirmeront beaucoup de citoyens au fait de l'affaire.
D'autres citoyens semblaient ne pas donner de l'importance aux engagements des services concernés à cause des multiples promesses non tenues. «Qui vous a dit qu'il y a un Etat. Y a-t-il un Etat lorsque des individus squattent des maisons durant des années sans être inquiétés par les services de sécurité'» s'interroge un autre jeune habitant de Tizi Rached.
En tout état de cause, les villageois de Bouilef ne semblaient pas convaincus par l'arrestation des présumés auteurs du crime. La question dépasse, selon beaucoup de témoignages, le fait qu'un homme soit tué dans une bagarre. «Nous n'avons plus confiance en personne. Les vrais responsables sont ceux qui ont laissé le banditisme se développer dans l'impunité totale. Les responsables sont ceux qui ont laissé des malfrats faire leur loi pendant des années», lance un jeune interrogé à Oued Aïssi.
Le climat qui régnait hier dans cette localité n'inspirait pas la tranquillité.
La colère couve et risque d'exploser à tout moment.
Les citoyens affirmaient tous avoir alerté les autorités sur la grande délinquance qui sévit dans la zone et qui touche les villages situés sur les hauteurs. La situation risque malheureusement de connaître des développements peu souhaitables.
En fait, la situation, non seulement à Oued Aïssi, mais dans toute la wilaya de Tizi Ouzou est explosive. Seuls les esprits naïfs continuent encore d'y voir une situation normale.
En seulement quelques heures, trois personnes ont été assassinées dans des conditions troubles.
A Oued Aïssi, la colère des villageois de Bouilef a provoqué des heurts qui ont fait sortir une cinquantaine de familles de leurs logements. Quelques heures auparavant, un autre jeune de 22 ans a été retrouvé égorgé dans la région de Béni Douala.
Toujours quelques heures auparavant, c'est à Bouzeguene qu'un autre homme a été retrouvé sans vie, sauvagement assassiné.
Enfin, les derniers développements et la colère qui couve incite à recueillir des avis de spécialistes. Selon un jeune psychologue, le sentiment d'abandon ressenti depuis longtemps par les populations de la wilaya de Tizi Ouzou vire peu à peu à la perte de confiance en les services de l'Etat. Ce même état d'esprit risque de se transformer en un repli sur soi qui poussera les populations à rejeter l'Etat comme les bandes qui sèment l'insécurité pour se faire justice soi-même. Mais, une fois ce stade atteint, il sera déjà trop tard.


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