Un climat d'appréhension, de peur et d'inquiétude s'est installé à El Milia depuis l'annonce de l'ouverture d'un registre au siège de la commune pour les besoins d'une enquête publique sur le projet de réalisation d'une cimenterie à la zone industrielle de Bellara.Officiellement ouvert le 21 février dernier, le registre de cette enquête n'a reçu les premières déclarations des citoyens qu'à partir de ce dimanche 4 mars, soit à trois jours de la fin du délai de 15 jours fixé pour cette consultation. Un communiqué affiché au siège de la commune, qui a fait le tour des réseaux sociaux a, en effet, alerté sur l'existence de ce registre pour la réalisation de ce projet controversé. «Mais depuis quand ce registre a été ouvert, on n'a rien appris de cette affaire, on nous a pris de court, nous invitons tous les citoyens à venir en masse pour déclarer leur opposition à cette cimenterie», s'interrogent sur un ton de colère et d'indignation des habitants rencontrés au bureau où cette enquête a été ouverte.
Sur place, on apprend que des avis d'information concernant cette enquête ont été publiés dans deux publications, qui restent, il faut le dire, totalement inconnues du grand public. Il faut noter qu'une véritable ruée, même si elle n'a pas atteint la proportion souhaitée par certains, a été constatée sur ce bureau, ce qui a permis à de nombreux citoyens d'apposer leur signature sur le registre mis à leur disposition pour déclarer leur refus de ce projet.
«Les industries non polluantes, on les déplace ailleurs et on nous ramène du ciment, après l'acier et la centrale électrique. C'est trop pour nous, dans quelques années on va suffoquer des effets de la pollution», déplorent des citoyens, qui semblent n'avoir pas encore oublié l'épisode de l'usine Renault, annoncée une première fois à la zone de Bellara.
En l'absence d'informations sur ce projet, c'est la vox populi qui a pris le relais pour distiller des bruits et des ouï-dire au sein d'une opinion déroutée par les effets de cette usine qu'on dit très polluante. Certains sont allés jusqu'à avancer qu'il s'agit de l'usine que la population de Oued Taga de Batna avait refusée, qui va être implantée à Bellara.
D'autres attestent que cette usine est extrêmement polluante. À la direction de l'environnement, on rejette catégoriquement «toutes ces allégations» pour affirmer que ce projet n'a aucun impact négatif sur la santé ou l'environnement. «L'étude scientifique est à notre niveau et tout le monde peut venir la consulter; il n'y a aucune crainte ; ce projet consiste en la réalisation d'une cimenterie verte amie de l'environnement et respectueuse des normes mondialement admises», affirme-t-on avec assurance. Pour ce qui est de ce troisième projet du site de Bellara, il s'agit, selon ce qui est annoncé, d'une usine à empreinte carbone verte, qui sera réalisée par la Sarl Super Industries sur une superficie de 20 ha.
Il faut cependant noter que contrairement aux deux premiers projets de cette zone, qui ont été largement médiatisés, une certaine discrétion, voire même une prudence, a entouré cette cimenterie, dont la nouvelle de son existence a circulé en ville suite à l'annonce affichée au siège de la commune.
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Posté Le : 07/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouikri Amor
Source : www.elwatan.com