Algérie

La population entre méfiance et indifférence



La population entre méfiance et indifférence
De 17 avril 2015, Bouteflika bouclera la première année de son 4e mandat. Le mandat de toutes les incertitudes tant son état de santé, la chute des prix du pétrole, la multiplication de la menace sécuritaire créent un état de perte de confiance en l'issue de la crise. La première année s'achève, une autre débute avec son lot de malaise et de résignation.Les Algériens regardent-ils cette direction du futur avec intérêt ' Il serait illusoire de croire qu'un peuple soit indifférent à son avenir ou qu'il n'y prête pas toute l'attention nécessaire. Il suffit de voir les manifestations antigaz de schiste qui ont eu lieu à In Salah pour comprendre que si le présent est aux mains des dirigeants, l'avenir appartient au peuple.Les regards sont donc portés sur l'avenir, le présent n'en est que la salle d'attente. C'est en cela que nous constatons cette attitude d'indifférence feinte des Algériens face aux questions et débats politiques de l'heure. Mais interrogez le premier badaud dans la rue et il vous parlera du pouvoir de Saïd Bouteflika, de Chakib Khelil qui n'est pas inquiété par la justice, de l'autoroute Est-Ouest et ses scandales, des milliards ingurgités par des événements culturels qui ne le sont pas vraiment, de l'état de santé du Président, des démonstrations de force de l'opposition dans les salons, du burlesque de la guerre au FLN ou encore de la complicité pouvoir-islamistes pour mater ce qui reste de part de rêve en ce bas monde.Ce n'est pas la conscience de la gravité de la situation qui échappe aux Algériens, mais la foi en une solution miracle qui balaierait ce magma de scandales et de déviations. Le printemps algérien sera pacifique ou ne sera pas, semblent dire les Algériens depuis 2011. Ils vaquent à leurs occupations, font face aux vicissitudes de leur quotidien, se fondent dans ce monde du bas en opposition aux man?uvres du haut. Ils suivent, commentent sur les réseaux sociaux, se moquent parfois de ces fameuses man?uvres du haut dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas ou ne veulent pas être impliqués.Les dates des élections ne marquent pas leur subconscient ni la mémoire collective car ils savent que leurs voix ont été détournées ou que leur volonté ne compte pas devant celle des décideurs, qui choisissent pour eux leurs représentants. Mais la capacité de résilience d'un peuple est plus forte qu'on l'imagine ; elle ne souffre pas d'impatience.Le traumatisme de la décennie noire, réédité aujourd'hui dans d'autres contrées et sous d'autres cieux, sonne comme un rappel à l'ordre ou une mise en garde contre un plongeon dans l'incertain. Il est toutefois incorrect de profiter de cette crainte pour dire que les Algériens sont contre le changement, ce serait une insulte à la dignité d'un peuple qui, tout au long de son histoire, n'a pas voulu abdiquer face au diktat. C'est le saut dans l'inconnu que les Algériens refusent et ils prennent le temps qu'il faut pour savoir quelle direction prendre. Aujourd'hui, alors que la première année du 4e mandat est sur la table du débat, les Algériens sont tentés de se demander à qui peut bien appartenir la note de ce bilan '




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