Algérie

La pomme de discorde



Dommage collatéral. L'Union nationale des paysans algériens dénonce l'"amalgame" fait entre les véritables agriculteurs professionnels et les spéculateurs indélicats. Elle appelle les autorités à distinguer entre les opérateurs qui pratiquent le stockage organisé et agréé et ceux qui le font à des fins de spéculatives.Les adhérents de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) dénoncent le "harcèlement" dont sont victimes les agriculteurs dans l'exercice de leurs activités, d'agents contrôleurs, chargés de débusquer les auteurs d'actes de spéculation.
"Nous attirons l'attention sur certaines tentatives de harcèlement de vrais producteurs professionnels sous prétexte de la lutte contre la spéculation. Ces agriculteurs exercent leurs activités de production et utilisent en toute légalité les structures de stockage agréées ou conventionnées avec des organismes de contrôle relevant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr)", indique l'UNPA dans un communiqué qui a sanctionné les travaux de la réunion organisée lundi dernier au siège de la Chambre nationale d'agriculture.
"Ces pressions ont eu un impact négatif sur la production et le rendement agricoles et entaché le métier d'agriculteur au sein de l'opinion publique nationale", déplorent les responsables de l'UNPA.
Toutefois, ils accueillent avec satisfaction l'intervention du Premier ministre et du ministre de l'Agriculture et du Développement rural visant à mettre fin à cet amalgame entre les véritables agriculteurs professionnels et les spéculateurs indélicats en donnant des instructions sur la nécessité de distinguer entre les opérateurs qui pratiquent le stockage organisé et agréé et ceux qui optent pour la spéculation.
"Nous renouvelons notre soutien absolu au gouvernement dans la lutte contre la spéculation et sa criminalisation par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune ainsi que les mesures prises dans ce cadre", soulignent, néanmoins, les responsables de cette organisation qui réitèrent leur engagement pour une meilleure coordination entre eux et leurs partenaires ainsi que les autres structures relevant des ministères de l'Agriculture et du Commerce.
Le secrétaire général de l'UNPA a loué, faut-il le rappeler, la mesure gouvernementale. "Les agriculteurs n'ont jamais été des spéculateurs et cette décision va contrer tous ceux qui ?uvrent en vue de la poursuite de l'importation des produits agricoles de large consommation", a-t-il affirmé lors d'une réunion tenue dimanche dernier à Chlef.
L'Union des paysans estime qu'"il faut protéger la profession contre les intrus et les pseudo-agriculteurs tel que l'a souvent rappelé le ministre de l'Agriculture".
Par ailleurs, les dirigeants de l'Union en appellent aux pouvoirs publics pour accompagner de manière plus efficiente l'agriculteur sur le terrain et l'aider à surmonter les difficultés ayant trait à la sécheresse, les pertes considérables enregistrées à cause de la double crise économique et sanitaire, la hausse des tarifs des intrants, des pesticides, l'inefficacité du système de régulation du marché, l'instabilité des prix des produits agricoles...
Autant de contraintes auxquelles font face notamment les "petits fellahs qui assurent 70% de la production agricole nationale et qui, malheureusement, subissent, impuissants, le diktat des spéculateurs", constate encore l'UNPA.
Les adhérents de l'Union se disent également mobilisés pour contribuer à la concrétisation de l'objectif de la sécurité et de la souveraineté alimentaires et la diversification économique de l'Algérie.
Pour cela, l'Union des agriculteurs se dit ouverte à tous les partenaires des autres secteurs dont les collectivités locales, les autorités judiciaires et sécuritaires, la société civile ainsi que les associations ?uvrant pour la protection des consommateurs.
L'autre point abordé par l'UNPA dans son communiqué a trait aux avantages et autres facilitations accordées par le président de la République pour la céréaliculture qu'elle juge bénéfiques pour les agriculteurs. Elle souhaite, cependant que ce soutien soit élargi aux autres filières telles que l'élevage, la production laitière, la volaille, les fruits et légumes, les dattes...

B. Khris


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)