Algérie

La polyclinique de Taka à l’agonie



Baptisée au début du mois du nom du chahid Ali Yahia Mohamed Saïd, quoique vieille de seize années, la polyclinique de Taka, dans la commune d’Aït Yahia (daïra de Aïn El Hammam), souffre le martyre. La structure, pourtant spacieuse, endure le manque de moyens humains et matériels. Lors d’une virée sur les lieux, nous avons constaté l’état déplorable de ce service. Cet établissement publique de santé de proximité (EPSP) dispose d’un seul médecin qui assure les consultations trois fois par semaine. Ce qui est insuffisant pour une population de plus de 16 000 âmes, déclare-t-on sur place. La maternité, quant à elle, fonctionne avec deux sages-femmes seulement, assurant le service une journée sur deux. à cela, s’ajoute le manque de médecins de garde, dont la présence est très souhaitée, notamment pour permettre un service continu du cabinet médical et de la maternité. L’ambulance de service, un fourgon ancien modèle de marque C25, a l’air d’un traîneau. Ce véhicule, utilisé communément dans le transport en commun, semble ne pas être adéquat pour transporter des malades. D’après des usagers, “les services de santé existent, mais ils fonctionnent dérisoirement, ce qui est une aberration. Il faut mettre les moyens nécessaires, nous sommes une structure de santé publique et il ne faut pas jouer avec cela”. Il est aussi à déplorer le manque de groupe électrogène et de climatisation. Des commodités aussi vitales pour le fonctionnement de cette structure disposant notamment d’une maternité. Par ailleurs, l’on s’interroge sur l’origine des carcasses de véhicules dans l’enceinte de cet établissement de soins ! Centre de santé ou dépotoir médical ?
Il est temps que les autorités en charge de ces secteurs mettent en œuvre une réelle politique de médecine de proximité. L’on se demande pourquoi les cliniques privées ont plus d’influence sur le citoyen que celles de l’état. La réponse se trouve sûrement dans le caractère du service publique, bien souvent insuffisant, du manque de moyens et de la demande croissante. La formule du privé ne fait pas l’unanimité, pourtant, elle est souvent réservée au gens riches. On souhaite des améliorations pour rendre performants ces lieux de soins indispensables, notamment dans les zones les plus reculées de l’Algérie profonde, comme  Taka.


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