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La politique, une bouée de sauvetage pour ceux qui redoutent la justice



Le cheval de bataille d'El-Khabar et du repreneur de ce dernier, Issaâd Rebrab pour ne pas le citer, demeure, en désespoir de cause, l'absence de l'autorité de régulation et donc, l'impossibilité selon leur avocat, pour le ministère d'intervenir dans cette affaire, lui dont ils estiment qu'il n'a pas le droit de se mêler de ce qui relève des prérogatives de ladite autorité, dont on sait qu'elle n'existe pas encore ou qu'elle n'existera jamais.Un raccourci inacceptable et absurde, car les défendeurs et défenseurs des nouveaux milliardaires et peut-être aussi, futurs ex- milliardaires d'El-Khabar et du nouveau propriétaire illégal de ce journal arabophone, oublient un détail, c'est que le ministère de la Communication n'est pas un organisme subalterne que paralyse un vide réglementaire ; c'est une institution de l'Etat qui a toutes les prérogatives qui relèvent de sa compétence sectorielle et peut donc de ce fait, par l'autorité intrinsèque qui lui est propre, agir au lieu et place de toutes les autorités et organismes dépendant de sa juridiction. L'Etat n'interdit pas, l'Etat régule Le ministère de la Communication n'a pas été consulté dans le cadre de la transaction qui a eu lieu entre Rebrab et El-Khabar, ce dernier ayant occulté, officiellement, la transaction jusqu'à ce qu'elle ait eu lieu, la considérant comme une simple transaction commerciale. Ignorance de la part des concernés ' Impossible pour les journalistes-actionnaires d'El-Khabar de ne pas savoir, en tant que journalistes, qu'ils travaillent au sein d'un secteur réglementé. Le fait même que l'opération se soit déroulée dans le plus grand des secrets, est la preuve cinglante que l'on a voulu mettre les pouvoirs publics devant le fait accompli, car il était clair dans l'esprit de ces affairistes de la nuit que la transaction était non réglementaire au regard des textes de loi régissant le secteur. Résultat de cette attitude, l'Etat, à travers le ministère de la Communication, est mis en devoir de faire prévaloir sa mission de régulateur et d'en appeler à la justice pour rétablir le droit, comme l'exprimait alors Hamid Grine qui rappelait devant les journalistes que «l'Etat n'interdit pas, l'Etat régule.» Tentative odieuse de politiser l'affaire... Très vite, en l'absence d'un argumentaire juridique qui tienne la route devant les juges qui prennent le temps d'étudier le dossier en profondeur, ces braconniers de la loi ne trouvent pas mieux que de politiser l'affaire, en criant au complot et en dénonçant un coup de force, suggérant, à qui voudrait l'entendre, que la justice pourrait «injustement» trancher en défaveur de Rebrab et d'El-Khabar. Cette attitude est le signe et la preuve que ces polémistes de circonstance savent pertinemment que leur posture juridique est insoutenable et qu'ils ne peuvent, croient-ils dans leur aveuglement, influencer la décision de justice, qu'en politisant l'affaire et en prêtant des tribunes médiatiques qu'ils avaient pourtant «juré» un jour, en tant que journalistes, de consacrer au bien et à l'intérêt public, à des partis politiques en mal d'audience et qui, par opportunisme, embrassent toutes les affaires qui leur permettent de haranguer les pouvoirs publics. Des partis qui, à l'image de ces journaux qui activent comme autant de formations politiques, ne voient que du noir, du sombre, du malheur et du négatif en Algérie et, constituent, du fait même de cette posture et pour bien d'autres raisons, un véritable cheval de Troie pour les ennemis du pays. Et d'occulter les dessous de celle-ci Au lieu d'attribuer des bénéfices annuellement aux actionnaires qui ne travaillaient pas au journal, les dirigeants d'El-Khabar avaient une pratique hors-la-loi qui s'apparente, clairement, à un abus de biens sociaux. Ils payaient des salaires et déclaraient tous les actionnaires qui n'avaient pas vocation à travailler dans un journal, cela en plus des bénéfices annuels dégagés. Ce détournement des biens sociaux de l'entreprise a empêché El-Khabar de connaître la prospérité que ses gains lui permettaient et empêché les journalistes salariés de vivre un semblant d'aisance sociale et professionnelle à travers des augmentations conséquentes des salaires. Par ailleurs, El-Khabar, au lieu de se vendre ainsi au plus offrant, aurait pu aller vers une cession d'actions en Bourse. Seulement, pour entrer en Bourse, il y a une telle exigence de transparence dans la gestion des comptes et des ressources humaines, qu'El-Khabar, journal donneur de leçons sur l'intégrité et la salubrité publique, ne peut honorer pour des raisons évidentes de non transparence, d'abus de biens sociaux, etc.. Et puis, avant de prendre l'option de vendre, et au nom de toutes ces années de travail communes passées avec eux, ces journalistes actionnaires n'auraient-ils pas pu céder, étant très largement bénéficiaires et même riches en milliards, 15 ou 20% des actions au collectif des journalistes avant de les jeter en pâture à l'homme d'affaires à qui ce collectif devra tout, y compris son subside mensuel, et donc aussi la ligne éditoriale, s'il en est, du journal ' Issaâd Rebrab a bien utilisé le journal Liberté pour mener sa campagne de défense de sa transaction avec El-Khabar. Que ne ferait-il qui n'aille pas dans le sens de ses intérêts s'il dispose d'un trust médiatique ' De l'éthique et de la déontologie Des journalistes ont accepté d'écrire des articles mensongers sur ce dossier, d'autres ont feint d'ignorer des faits pour promouvoir leurs thèses aux yeux de l'opinion publique, le reste attaque le ministère de la Communication en oubliant que cette institution publique ne fait qu'accomplir sa mission de régulation et qu'elle a soumis ce dossier à la justice pour que force soit à la loi. Qu'un éditeur désavoue sa vocation de journaliste et montre ses crocs de prédateur, cela peut se concevoir, mais il est inacceptable que des journalistes, sachant l'avantage qu'ils ont de pouvoir s'adresser directement aux citoyens, tentent de les manipuler et de les désinformer. Avant d'être un journaliste, il faut d'abord être un honnête homme et un bon citoyen. De l'argument de la banalité du délit Est-il normal d'invoquer de supposés délits impunis, pour revendiquer l'impunité pour soi ' C'est ce que fait El-Khabar quand il se réfère à des cas dont il croit, à tort, qu'ils sont similaires au sien. Le journaliste a fait le serment, vis-à-vis de sa conscience, d'être un modèle d'intégrité et de transparence, et ce sont ces qualités là qui lui permettent d'interpeller son monde sur tout ce qui ne va pas. Quand on a soi-même bafoué ces principes, il est absolument effronté de s'ériger en donneur de leçons.


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