Algérie

La politique, un métier '


Les diplômés universitaires qui peinaient à dénicher un petit job ont-ils trouvé le secteur qui leur ouvre grandes ses portes s'ils pouvaient avoir audience respectable auprès de leurs concitoyens 'Les Assemblées locales et nationales embauchent les diplômés universitaires, les jeunes, surtout. Des centaines de sièges dans ces Assemblées seront occupés à partir du 12 juin (en attendant les élections locales) par des élus qui ont en majorité un niveau universitaire. Une aubaine pour les jeunes diplômés qui souffraient du chômage et qui trouveraient là des débouchés très prometteurs (salaires atteignant près de 20 fois le SMIG et statut social rehaussé), même si parmi eux il y en aura toujours des universitaires qui étaient, avant leur accès à la députation, en activité dans différents secteurs.
La classification des prétendants au poste de député qui ont déposé leurs dossiers à travers les wilayas, selon le niveau d'enseignement, dévoilée par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), indique qu'une moyenne de 76 % du nombre global des candidats, qui est de 24.214, ont un niveau universitaire. Incontestablement, en sus de la « création de milliers de postes d'emploi », les diplômés universitaires ont une belle opportunité de s'initier à la politique, plus que les années précédentes, mais est-ce vraiment un avantage sur le plan qualité de l'action politique '
Si de nombreux observateurs estiment que le niveau universitaire des futurs députés est une bonne chose, constituant le garant de la réussite de l'action politique et législative du prochain Parlement, d'autres préfèrent voir pour y croire, alors que certains restent sceptiques et n'y voient guère les choses sous le même angle. C'est dire que les avis divergent sur la question.
Sans parler des opinions qui soutiennent l'idée qu'il existe des militants politiques, crédibles aux yeux de leurs électeurs, et qui ont réellement la capacité d'apporter plus à l'action politique, sans avoir besoin d'un bagage académique. Un universitaire peut-il faire automatiquement un bon député ' Cela ne sera possible que si cet universitaire passe par le parcours à la base, au sein des formations politiques, qui ont la vocation de former l'élite politique de demain.
Hélas, il y a si peu de considération à cet aspect de la formation au sein des partis politiques, qui étaient jusque-là préoccupés à survivre en prêtant allégeance aux maîtres du moment, et qui ne trouvaient pas mieux qu'une caste de politiciens dont le critère de recrutement principal se résume à la docilité. Mais qui pourrait affirmer, sans risque de se tromper, que la docilité n'est pas le propre des universitaires ' Ou, mieux encore, pour chercher des universitaires pourquoi ne pas aller directement trouver des spécialistes en matières juridiques, des hommes de lois et des avocats, qui seraient plus aptes à pondre des lois dans une Assemblée législative par vocation ' On comprend qu'il y a une volonté politique de changer profondément le paysage du personnel politique qui s'est incrusté sur la scène nationale depuis l'avènement du multipartisme, mais on ne devrait pas ignorer que cela recommande de la patience avant d'avoir des politiciens mûrs et, en parallèle, une intégrité des dirigeants qui éloignerait la tentation de succomber à la folie du pouvoir totalitaire.
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