Algérie

La politique sociale à l'épreuve de la crise économique



La promesse a été réitérée: le volet social est promu au rang des priorités «absolues». Si aucune mesure n'a encore été annoncée, les contours d'une politique sociale «généreuse» sont d'ores et déjà tracés. La conjoncture économique est, pourtant, loin d'être favorable. L'embellie financière dont a pu bénéficier le prédécesseur de Tebboune n'est plus qu'un lointain souvenir.Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Présidant le premier Conseil des ministres depuis son investiture, le président de la République a donné le la, laissant entrevoir les esquisses d'une politique sociale qu'il place parmi les priorités de ses mandats.
On sait, d'ores et déjà, que les personnes aux faibles revenus seront exemptes d'impôts, que le secteur de la santé verra son budget augmenter et que les couches les moins favorisées bénéficieront du soutien de l'Etat. Il ne s'agissait jusque-là que de promesses électorales que le Président doit transformer en mesures concrètes.
Avec quels moyens ' En la matière, la marge de manœuvre est très limitée. La crise économique qui étrangle le pays depuis plusieurs mois déjà rend la tâche encore plus compliquée. Elle a définitivement mis fin au système rentier sur lequel ont toujours été adossées les politiques sociales.
L'embellie financière avait, en effet, permis de prendre des décisions populistes au nom de la paix sociale. Une facilité à laquelle les gouvernants ont fini par prendre goût. Un schéma qui semble aujourd'hui impossible à reproduire. Et pour cause, la croissance économique est en berne et les recettes des hydrocarbures, principale ressource du pays, sont en net recul.
L'appauvrissement des ressources du pays a fini par provoquer une érosion continue des réserves de change qui sont passées de 194 milliards de dollars en 2014 à environ 60 milliards de dollars à fin 2019. Un manque à gagner qui met le pays dans une situation inédite. Les prévisions du Fonds monétaire international sont loin d'être optimistes.
La croissance est appelée à ralentir davantage au cours de l'année alors que le FMI considère que le pays «tout en maîtrisant son déficit budgétaire, devra redoubler d'efforts afin de contenir les tensions inflationnistes et les pressions sur les taux de change, ainsi que d'en limiter les effets négatifs sur l'activité économique».
Il avertit également sur les risques que constituent la baisse de la demande mondiale et la production pétrolière sur l'économie algérienne.
C'est dans ce contexte et alors que les spécialistes assurent que seule une politique d'austérité permettrait de dépasser la crise actuelle, que le Président promet une politique sociale qui nécessitera la mobilisation de ressources importantes. Rien n'indique les niches desquelles le programme du gouvernement devra puiser les ressources pour mener à bien ladite politique. Des pistes semblent cependant se dessiner avec une révision de la politique de subventions, jugée totalement inefficace par beaucoup de spécialistes. Il faudra, certainement, plus qu'une simple redistribution de la rente pour s'assurer d'une politique sociale équitable.
C'est là tous les défis qui attendent l'éxécutif qui dévoilera ses intentions à l'occasion de la présentation du programme du gouvernement.
N. I.


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