Algérie

La politique européenne décriée par des citoyens et des ONG



Le refus des Etats de l'Union européenne (UE) aux bateaux des ONG humanitaires, transportant de migrants en difficulté, d'accoster au niveau de leurs ports ces derniers jours, a suscité un large mouvement de solidarité auprès des populations desdits pays, réclamant à l'occasion une «nouvelle politique de prise en charge des flux migratoires clandestins».Les restrictions européennes sont allées jusqu'à emprisonner des activistes issus des ONG et imposer des amendes aux ONG «réfractrices». A Rome (Italie), comme à Berlin (Allemagne), en passant par La Valette (Malte) des milliers de personnes sont sorties dans la rue pour crier leur colère et fustiger leurs gouvernants, plaidant pour la mise place d'une véritable politique de prise en charge de l'immigration clandestine. Les manifestants estimant «injuste et inconcevable» de laisser des vies humaines périr en pleine mer et d'emprisonner ou de soumettre les responsables desdites ONG au payement d'amendes.
En Allemagne, d'où est originaire la capitaine du navire «le Sea-Watch 3», Carola Rackete, emprisonnée en Italie après avoir défié l'interdiction des autorités d'accoster, les citoyens sont sortis par milliers dans les villes de Cologne, Munich et Berlin, prenant d'assaut particulièrement les consulats d'Italie. En plus des rassemblements, les citoyens auxquels se sont joints des syndicalistes et des industriels de renom, à l'instar du Pdg de Seimens, ont organisé des quêtes pour ramasser des montants nécessaires à la mise en liberté de la capitaine. Le mouvement de solidarité qui s'est organisé également sur le Net, a pu, selon des manifestants, ramasser plus d'un (1) million d'euros pour l'heure.
«L'emprisonnement des responsables d'ONG et des commandants de bord est contraire même aux principes de la justice lesquelles condamnant de fait les personnes qui n'apportent pas assistance aux personnes en danger», se sont accordés à dire les manifestants. Dans ce contexte, les contestataires s'appuient sur la décision de la juge chargée de l'affaire de Rackette, laquelle a jugé incorrecte d'emprisonner la capitaine du navire «le Sea-Watch 3». La juge a estimé en effet, lors de son intervention, que «Caola Rackete n'avait pas eu d'autre choix que de faire route vers le nord, la Libye et la Tunisie n'étant pas sûres pour les migrants». La situation des migrants en Libye n'est pas de tout rassurante, selon les ONG. Même avis du l'Onu et du ministre italien des Affaires étrangères, Enzo Moavero, qui a récemment indiqué que «les droits des migrants ne sont pas garantis en Libye, où beaucoup sont soumis à des abus et tortures».
La Libye a vu au courant de la semaine écoulée, un bombardement, attribué aux forces de Khalifa Haftar, d'un centre d'hébergement pour migrants ayant fait 53 morts, alors que lundi une embarcation transportant 86 personnes partie de la ville libyenne de Zouara a fait naufrage au large de la Tunisie. Hormis trois survivants, les autres sont tous morts ou disparus. Par ailleurs, la mise en place d'une nouvelle politique de la prise en charge des migrants est une nécessité et une urgence, selon les observateurs, et ce, compte tenue de l'échec de la politique européenne en vigueur consistant en la répartition des migrants à travers les pays membres de l'UE.


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