Algérie

La politique en clair-obscur'



Autant le préciser d'emblée, l'ironie est un pêché mignon que l'on évitera, aujourd'hui que la politique ne veut pas nous lâcher les baskets. Parler de culture, de sport ou d'un domaine moins clivant, moins querelleur, ça sera pour une autre fois. En «siyassa» donc, il est difficile de faire le distinguo entre la clarté d'un soleil et celle d'une nuit de pleine lune. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, il y a souvent tromperie sur la clarté et la transparence supposées. Tout événement politique est, en apparence, perçu clairvoyant, transparent alors que, souvent, il n'est qu'illusion et tromperie sur la marchandise. Chaque événement est créé à partir d'un autre, et la ronde des illusions finit par nous faire confondre nuit de pleine lune et journée ensoleillée. On en est là, à mélanger mines sombres et esprits éclairés. Le réel est loin de les distinguer malgré leur identité personnelle ou institutionnelle, tous éléments confondus et inclus dans leur perception de sortie de crise.Comme dans un crash d'avion, chacun a sa version des faits avant d'avoir eu accès à la boîte noire. Du coup, on ne comprend plus rien à la visibilité politique et socio-économique que cachent certaines intentions réelles, profondes. L'art de la politique est-il de monter des pièces de théâtre, des mises en scène en clair-obscur ' Les accointances, le clientélisme, le régionalisme, la communauté des intérêts semblent jouer un plus grand rôle dans ces pièces de théâtre. Et pour couronner le tout, les acteurs sont de piètres artistes, ne pouvant assumer que le rôle d'amuseurs publics. En fait, c'est triste à faire pleurer, la philosophie politique. Une philosophie, nous a-t-on appris, qui énonce clairement : Qui ne peut pas le moins, ne peut prétendre au plus. Autrement dit, «à chacun son métier et les vaches seront bien gardées», de jour comme de nuit. Libre à chacun d'adopter une position qu'il estime être d'ordre politique, mais quand on est placardé comme «élites de la société civile», on s'abstient de mettre la charrue avant les b?ufs.
Ainsi, les faux porte-voix qui estiment que les marches et manifestations de rue, aussi pacifiques soient-elles, sont la solution à la crise du moment, se gourent ou font exprès de confondre clair de lune et rayon de soleil. Par exemple, vendredi dernier était symptomatique du fait qu'il y a tromperie sur la marchandise. Mise en scène, la rue des grandes villes irradiait de soleil, elle était joyeuse, rayonnante sous l'emblème national. On a loué le civisme, la maturité citoyenne. Oublié le rituel de prière, de méditation, de repos hebdomadaire, et il en est même qui ont fêté ça en trinquant dans les derniers bars urbains.
Est-ce un pied-de-nez aux barbus, à l'obscurantisme islamiste ' Absurde serait le raccourci par ces temps de transition qui devra voir la clarté du jour. Cette évidence impose de différencier entre la lumière du jour sans toutefois nier la clarté nocturne due à la lune. C'est certes ardu, mais le politique doit se mettre en quête de l'harmonie nécessaire, recommandée en la circonstance. Eclipser les haines, oublier les passions, cultiver le partage et nourrir de l'espoir sont, en cette phase cruciale, les grands défis de ce politique. L'opiniâtreté de la rue à marcher, crier et revendiquer ne doit pas le faire renoncer. Reste juste à communiquer clairement, sans ambages ni ombrages?


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