Algérie

La politique des petits pas Edito : les autres articles


La politique des petits pas                                    Edito : les autres articles
Les autorités algériennes ont fini par se résoudre à se rapprocher du Conseil national de transition (CNT) libyen. Après l'entrée du CNT à l'ONU ' où il a été admis à l'occasion de la dernière réunion du Conseil de sécurité pour occuper le siège laissé vacant par le régime d'El Gueddafi ', après la reconnaissance de l'Union africaine (UA), l'Algérie vient, à son tour, de franchir un pas vers la reconnaissance officielle du CNT. En annonçant que l'Algérie est prête à travailler avec les nouvelles autorités libyennes, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a posé les premiers jalons des nouveaux rapports qu'Alger entend entretenir avec le nouveau régime, en attendant la reconnaissance officielle du CNT qui, théoriquement, ne saurait tarder.
Cette phase devant intervenir après la formation du nouveau gouvernement libyen de transition. Un préalable posé par l'Algérie pour la reconnaissance du CNT. Ce changement dans la position algérienne est intervenu depuis peu, influencé, sans doute, par la cascade des reconnaissances émanant d'instances internationales et de pays partageant la même analyse de la crise libyenne, comme l'Afrique du Sud qui a décidé de ne pas faire dans la demi-mesure en reconnaissant sans fioritures le CNT.
Après avoir campé durant de longs mois sur une position qualifiée officiellement par les autorités algériennes de stricte neutralité, au grand dam de l'opposition libyenne qui a interprété, de son côté, cette attitude comme la marque d'un soutien sans faille au régime d'El Gueddafi, l'Algérie décide de revoir sa copie. En trouvant les formes avenantes pour ne pas être accusée de faire dans la volte-face et d'agir sous la pression des événements. La situation relève de la métaphysique pure : on décide de travailler avec une entité qu'on ne reconnaît pas ou
pas encore ! Cette politique des «petits pas» est-elle payante ' Sera-t-elle comprise et appréciée par les responsables du CNT ' Nul doute que ces derniers n'ont pas accueilli ce repositionnement de l'Algérie avec une salve de coups de feu tant la décision est jugée tardive et de nul effet sur l'évolution du conflit.
L'Algérie, qui n'avait déjà pas bonne presse auprès de la rébellion libyenne, s'est isolée encore davantage avec le colis embarrassant de membres de la famille d'El Gueddafi qu'elle a «réceptionné» pour «des raisons humanitaires». Les déclarations de Aïcha, la fille d'El Gueddafi, sur la chaîne de télévision Errai, soulignant que son père se portait bien et qu'il poursuivait son combat contre le colonisateur tout en qualifiant de «traîtres» les nouveaux dirigeants libyens, ont fourni à la diplomatie algérienne une fort belle opportunité pour rebondir et recoller les morceaux.
Le ferme rappel à l'ordre et au respect de l'obligation de réserve signifié hier par M. Medelci à l'indomptable fille d'El Gueddafi suffit-il pour solder les comptes et sceller la réconciliation avec le nouveau régime libyen ' Quelle sera la place de l'Algérie dans la Libye nouvelle et, de manière générale, dans la géopolitique de la région à l'ombre du printemps arabe dont notre pays fut beaucoup plus spectateur qu'acteur ' Difficile à dire.
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