La politique des Etats-Unis dans le monde arabe s'inscrit dans la continuité

La politique actuelle des Etats-Unis dans le monde arabe s'inscrit dans la continuité des politiques précédentes, mais avec une nouvelle approche privilégiant notamment l'aspect économique et la démocratie, a indiqué un expert lundi à Alger. Le président américain Barack Obama a incorporé dans sa politique vis-à-vis du monde arabe le concept de «la sécurité économique et la diffusion de la démocratie», a affirmé l'expert, Hamoud Salhi, lors d'une conférence sur «La politique américaine dans le monde arabe en transformation» organisée par le Forum géostratégie d'El Moudjahid. M. Salhi, qui dirige le service des conflits internationaux à l'Université de Californie (Etats-Unis), a fait savoir que l'approche du président Obama, contrairement à son prédécesseur Georges W.Bush, s'intéresse «aux changements des régimes arabes de l'intérieur et non de l'extérieur». Il a expliqué, à ce propos, que l'administration d'Obama cherche à instaurer la démocratie dans la région arabe «en mettant en place les bases de la stabilité notamment par des investissements, l'intégration des économies arabes dans l'économie mondiale, les aides financières et l'effacement des dettes». «L'agenda des Etats-Unis dans la région se dirige vers un modèle économique pour résoudre les conflits dans la région», a ajouté M. Salhi, qui cite un récent rapport américain selon lequel 75% des populations du monde arabe seront actives d'ici à 2025. Autre aspect de la politique américaine, son soutien aux mouvements de l'opposition, ses appels à tenir des élections et au respect des droits de l'homme ainsi que l'amélioration de la situation de la femme, a-t-il mentionné. Concernant les révolutions arabes, le conférencier a estimé qu'»il n'y a pas de politique américaine claire», ajoutant que les évènements survenus dans certains pays arabes étaient «une surprise» pour les Etats-Unis qui «ne savaient pas comment s'y prendre». L'administration américaine, dit-il, a cherché à montrer que «les révolutions arabes n'étaient pas contre les Américains» mais qu'elles sont le résultat «des difficultés économiques et de l'absence de liberté» dans cette région du monde. Interrogé sur la position américaine en ce qui concerne la crise au Mali, le conférencier a déclaré que les Etats-Unis «ne cherchent pas à intervenir seuls mais veulent s'impliquer avec leurs partenaires pour défendre les intérêts américains».