La Politique De Change En Tunisie : Une étude Empirique Sur La Période 1976–2010.

L’alignement correct du taux de change réel tunisien et sa stabilité demeurent des facteurs clés dans le nouveau modèle de développement économique que nous sommes en train de semer difficilement mais ambitieusement son germe d’émergence. Dans ce contexte, la politique de change, considérée parmi les instruments les plus importants de la politique économique d’un pays ouvert sur l’extérieur, s’impose à l’heure actuelle à la fois comme un moyen de régulation monétaire et un outil par excellence de notre compétitivité extérieure. Dans cette perspective, ce travail se propose de comprendre les déterminants du taux de change réel d’équilibre en Tunisie sur la période 1976-2010 et de juger de l’efficacité de notre politique de change en évaluant, entre autres, la capacité du dinar tunisien à résister aux chocs de mésalignements. Souvent, la modélisation du comportement du taux de change réel se base, empiriquement, sur deux approches théoriques distinctes. Une approche dite fondamentale (Williamson, 1983 et 1994) : elle insiste sur les composantes de politique économique qui modélisent les mouvements de court terme du taux de change réel. L’autre approche est qualifiée de comportementale (Stein et Allen, 1995 ; Clark et MacDonald, 1998) et cherche, plutôt, à modéliser le comportement des déterminants macroéconomiques de long terme du taux de change réel. C’est cette dernière approche (Behavioural Equilibrium Exchange Rate) que nous avons utilisée dans ce papier. En utilisant la méthode de cointégration et le modèle VECM, nos résultats confirment que la dynamique du taux de change en Tunisie est déterminée essentiellement par des variables telles que la politique commerciale, les dépenses publiques globales, l’investissement intérieur et les mouvements de capitaux à long terme. L’analyse du mésalignement du taux de change réel du dinar par rapport à sa trajectoire hypothétique d’équilibre, montre qu’à partir des années 1996 la Tunisie a diminué fortement les fluctuations de la valeur de son dinar grâce à l’assouplissement de sa politique de change, qui a conduit à une stabilisation remarquable du dinar en donnant un souffle de résistance pour la compétitivité de l’économie et ce malgré un contexte économique internationale de plus en plus instable.