Algérie

La police réprime violemment une manifestation sociale


Les autorités de Niamey ont décidé d'interdire toute contestation sociale, poussant ainsi au pourrissement, dans un pays constamment menacé par les rébellions et le terrorisme.La police nigérienne a sévèrement réprimé une manifestation dénonçant une loi de Finances 2018 qualifiée "antisociale", mais interdite par les autorités, ont rapporté les médias locaux et les agences de presse. Les manifestants avaient en effet été empêchés de se rassembler sur la place Toumo, d'où devait partir une marche suivie d'un sit-in devant le Parlement. Le service d'ordre a utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser cette nouvelle manifestation. Plusieurs manifestants, dont des figures de la société civile, ont été interpellés par la police, selon des témoins. Samedi, les autorités de Niamey avaient interdit pour "des raisons évidentes de sécurité", la manifestation, en invoquant "des menaces sérieuses et pertinentes qui planent sur la capitale" et "les récentes attaques terroristes commises dans ses environs immédiats le 12 mars dernier". Dans une déclaration samedi soir, les organisateurs de la contestation ont dénoncé "le caractère fallacieux et spécieux des raisons avancées pour justifier l'interdiction". Ils ont ainsi lancé "un appel pressant à tous les citoyens et les citoyennes à sortir massivement dimanche pour exprimer de manière pacifique leur refus d'obtempérer à une interdiction illégale de manifester". Depuis octobre 2017 et la préparation du budget 2018, un collectif de la société civile et l'opposition politique organisent régulièrement des manifestations à Niamey et dans les grandes villes du pays pour demander "l'abrogation" de la loi de finances. Les protestataires reprochent au gouvernement d'avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts qui vont "presser le peuple" et surtout "d'avoir accordé des cadeaux fiscaux d'une vingtaine de milliards de francs CFA (une trentaine de millions d'euros) aux compagnies de téléphonie". Mais le gouvernement se défend contre les critiques de l'opposition et de la société civile en affirmant, via le ministre des Finances, Hassoumi Massoudou, fin février que, contrairement à ce qu'avancent ses détracteurs, le budget 2018 ne contient "pratiquement aucune mesure" affectant "les campagnes", où vivent 80% des 20 millions de Nigériens, en majorité pauvres. Tout en tentant de calmer la colère populaire, le gouvernement a mobilisé ses relais dans la société et les sphères politiques en organisant, à l'appel des partis de la mouvance présidentielle, une contre-manifestation le 4 mars dernier dans la capitale mais aussi dans plusieurs autres villes du pays. Des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté pour "soutenir le président nigérien Mahamadou Issoufou". Cette contre-manifestation cache mal le désarroi du président et de son gouvernement qui, aujourd'hui, font valoir la menace terroriste pour justifier leur répression des voix appelant à plus de justice sociale. Le chantage à la sécurité est devenu la marque déposée des pays africains qui sont directement affectés par la menace terroriste.
L. M./Agences
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