Algérie

La police marque des points Lutte contre la criminalité urbaine à Alger



Le chef par intérim de la sûreté de la wilaya d'Alger a dressé un bilan de la lutte contre la petite délinquance dans la capitale et ses environs.
Sabres, couteaux, fusils à harpon et, depuis quelque temps, fusées de détresse. L'attirail du parfait délinquant de quartier s'est diversifié. Les bagarres entre bandes rivales se sont multipliées dans les cités du centre-ville, mais surtout dans les nouveaux sites d'habitation. La police, aux avant-postes de la lutte contre la petite délinquance, assure agir pour faire face à ce phénomène.
Le chef de la sûreté de wilaya (SWA) par intérim, Noureddine Berrachdi, a pris soin de faire, lors d'une conférence de presse organisée au siège de la SWA, un effort sémantique qu'il estime nécessaire : «Le terme ''guerre des gangs'' répandu dans les journaux est impropre. Ces bandes n'ont pas de caïd et ne sont pas structurées de manière pyramidale. Ce sont souvent des jeunes âgés de 18 à 35 ans, qui agissent de manière générale sous l'effet des psychotropes.»
Selon l'officier, le phénomène, ancien, a pris de l'ampleur suite aux opérations de relogement. «Des jeunes, souvent des délinquants récidivistes et des chômeurs, s'affrontent pour le contrôle d'un territoire. La ''aârouchia'' de l'intérieur du pays a un autre nom ici, la ''houma''. Chaque groupe cherche à prendre le dessus et contrôler un secteur», relève M. Berrachdi, qui assure que les autorités chargées du relogement ont été destinataires de rapports sur ces situations conflictuelles. Des opérations coup-de-poing sont ainsi lancées dans le but de «normaliser» des cités mises en coupe réglée par des délinquants. «Depuis janvier dernier, 7 opérations ont été lancées par les services de police pour faire face à la petite délinquance qui préoccupe beaucoup nos concitoyens. Les résultats sont là pour confirmer la justesse de nos actions : les cités retrouvent leur calme après le passage de nos éléments», se réjouit l'officier. Pas plus tard qu'hier, une descente de police au quartier Belouizdad a abouti à l'arrestation de 19 jeunes.
Ce coup de filet fait suite au meurtre d'un enfant d'une quinzaine d'années dans ce quartier, pris par accident dans une bagarre entre bandes rivales du quartier Laâqiba. «Quatre personnes, impliquées dans l'altercation, ont été arrêtées et mises sous mandat de dépôt, à l'exception de l'auteur principal du meurtre, toujours en fuite. Des investigations sont menées, même en dehors d'Alger, pour l'arrêter et le présenter à la justice», assure M. Berrachdi. Le quartier de Belouizdad connaît régulièrement des actes de violence dont les victimes sont souvent de paisibles habitants de la commune ou des passagers. Une femme enceinte aurait été molestée par des jeunes.
Le commissaire dément la rumeur persistante : «La police n'a reçu aucune plainte suite à cette agression dont j'ai entendu parler comme vous. Une plainte de la victime est nécessaire.»
Coups de filet dans les cités
Des actions coup-de-poing ont été menées depuis janvier dernier dans plusieurs quartiers. La première action a été lancée dans la commune de Beni Messous et a abouti à l'arrestation de 46 personnes, dont 30 ont été mises sous mandat de dépôt et les autres sous contrôle judiciaire. A la cité 1600 Logements des Eucalyptus, 19 individus ont été interpellés, un seul a été libéré. A Birtouta, une autre commune où des bagarres violentes entre bandes rivales sont signalées régulièrement, la police a procédé à un coup de filet dans les rangs des délinquants de la cité des 1680 Logements. Même action à la cité des 2248 Logements de Aïn Naâdja, Diar El Kef (Oued Koriche) et Mouna (Eucalyptus) avec toujours le même résultat : des dizaines de jeunes interpellés et des quantités d'armes blanches, de fusées de détresse en mer, de drogue et de chiens d'attaque (dobermans, pitbull, etc.), sont récupérés.
Des investigations sont menées pour confondre les personnes qui commercialisent les fusées, dont l'utilisation est réglementée par décret (04/304).
L'engagement de la population dans la lutte contre la délinquance est réclamé par le chef de sûreté de wilaya, dont les éléments interviennent souvent dans un environnement hostile. «Je lance un appel aux Algérois pour participer à cette lutte contre ce phénomène sociétal en signalant, de quelque manière que ce soit, les agissements des délinquants. Ce n'est pas de la délation, mais un geste citoyen qui détermine leur quiétude. Nos éléments, dont la mission première est de défendre la population, ne rechignent pas à intervenir après tout signalement», précise l'officier, qui évoque la difficulté d'intervenir dans des quartiers comme Bourouba où des agents ont été pris à partie par des jeunes, au premier jour du mois de Ramadhan.


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