Son arrestation s'ajoute à celle d'un groupe de 7 Sahraouis, le 8 octobre dernier, à l'aéroport de Casablanca.
Les deux journalistes espagnols, qui étaient arrivés vendredi en compagnie d'une militante proche du Front Polisario, Aminatou Haidar, à Laâyoune, chef-lieu du Sahara occidental, et qui avaient été momentanément détenus dans cette ville, ont été libérés et ont regagné l'Espagne dans la soirée, ont annoncé les médias espagnols. Les deux journalistes, Pedro Barbadillo (rédacteur) et Pedro Guillen (caméraman), sont arrivés à l'aéroport de la Grande-Canarie (archipel des Canaries) après avoir été retenus plusieurs heures à Laâyoune. Les deux hommes ont été « détenus ou retenus », selon M. Barbadillo, pendant sept heures à Laâyoune après leur arrivée dans cette ville en compagnie de Aminatou Haidar qui avait critiqué le Maroc pour son annexion en 1975 de cette ancienne colonie espagnole. « Aminatou Haidar a été arrêtée pour avoir refusé d'accomplir les formalités de police lors de son arrivée à l'aéroport de Lâayoune », avait-on appris de source sécuritaire marocaine.« Les deux journalistes ont violé la réglementation en vigueur quand ils ont commencé à filmer l'intérieur de l'aéroport sans autorisation », a poursuivi cette source. Ils ont été interpellés et, sur décision du procureur, une cassette a été confisquée. « Ils sont actuellement libres de leurs mouvements », avait-on indiqué.La « Gandhi du Sahara »« Le sort de Haidar nous préoccupe actuellement. Nous n'avons aucune information. Nous ne savons pas si elle est retenue, détenue, libre (...) », a déclaré pour sa part M. Barbadillo. L'arrestation d'Aminatou Haidar s'ajoute à celle d'un groupe de 7 Sahraouis, le 8 octobre à l'aéroport de Casablanca, après leur visite aux camps de Tindouf (sud-ouest algérien) contrôlés par le Front Polisario, mouvement réclamant l'indépendance du Sahara occidental. Les membres de ce groupe, qualifiés de « sécessionnistes » par la presse marocaine, ont été déférés devant le tribunal militaire de Rabat. La date de leur procès n'a pas encore été fixée. Leur visite a suscité un tollé au Maroc, tous les partis politiques l'ayant vivement condamnée, considérant -comme les médias- que le Sahara occidental fait partie intégrante du royaume. Le 6 novembre, le roi Mohammed VI a appelé les autorités à agir avec la plus grande fermeté contre « les adversaires de l'intégrité territoriale du Maroc », en référence aux Sahraouis pro-Polisario.Dans un discours radiotélévisé à la nation à l'occasion du 34e anniversaire de la marche verte et de l'annexion du Sahara occidental, le souverain a déclaré que « l'intelligence avec l'ennemi relève de la haute trahison ». « L'heure est à la clarté et au devoir assumé. Ou on est patriote ou on est traître. Il n'y a pas de juste milieu entre le patriotisme et la trahison », a-t-il menacé.Et comme il fallait s'y attendre, l'arrestation de Aminatou Haider a soulevé une vague de dénonciation. Ainsi, Coordination espagnole des associations solidaires avec le peuple sahraoui (CEAS) a dénoncé avec force l'arrestation par les autorités marocaines de la militante sahraouie Aminatou Haidar, la qualifiant de « violation » des droits les plus élémentaires de la légalité internationale qui « ne peut rester impunie ». « La CEAS tient à exprimer sa ferme condamnation devant cette nouvelle violation des droits les plus élémentaires de la part du Maroc qui vise à faire de la militante Aminatou Haider et d'autres dirigeants sahraouis des otages d'une volonté politique illégale, exercée devant la complicité et le silence de la Minurso », souligne la Coordination dans un communiqué repris par l'APS. Lauréate de plusieurs prix internationaux, elle a reçu notamment le Prix Robert F. Kennedy 2008 des droits de l'homme, le Prix Silver Rose (Autriche, 2007), le Prix Juan Maria Bandres Human Rights (Espagne, 2006) et le Prix Andreï Sakharov pour les droits de l'homme.La Coalition canarienne exige sa libération immédiateLa Coalition canarienne (CC) a exigé hier la libération « immédiate » de la militante sahraouie des droits de l'homme, arrêtée vendredi par les autorités marocaines à l'aéroport de Lâayoune, la capitale occupée du Sahara occidental.« L'arrestation de la présidente du Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l'homme, Aminatou Haïdar, est un nouvel acte de mépris à l'égard de la légalité internationale et des droits fondamentaux de la part des autorités marocaines », a dénoncé la présidente de CC, Claudina Morales, dans un communiqué parvenu repris par l'APS.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : R. I.
Source : www.elwatan.com