Algérie

La police enquête à Constantine De l'insuline douteuse sur le marché



C'est un mini-tremblement de planète du médicament à Constantine et dont l'onde de choc risque d'ébranler les certitudes et de jeter le doute sur cette branche d'activité, particulièrement florissante, dans une wilaya, il est vrai, globalement sinistrée. La transition problématique du monopole de l'Etat vers une libéralisation assumée dans le cadre de l'économie de marché nourrit, en tout cas, des ambiguïtés nombreuses qui ont donné naissance à des scandales et autres affaires, aujourd'hui encore irrésolues.  Le climat général est désormais miné à Constantine par la découverte d'un trafic sur un produit hypersensible à savoir l'insuline, longtemps au coeur d'enjeux économiques importants en Algérie. En tentant de démêler l'écheveau de cette affaire, qui est désormais entre les mains de la brigade économique et financière, la direction commerciale régionale de l'ENDIMED en collaboration étroite avec l'inspection de contrôle de l'entreprise (audit) a découvert que ce sont 2 officines publiques, dépendant du réseau ENDIMED, qui ont commercialisé, tenez-vous bien, de l'insuline acquise sur le marché parallèle, hors donc l'entreprise et dans des quantités non établies pour l'instant. L'investigation rondement menée qui a permis d'éventer ce trafic dans un premier temps, s'est ensuite attachée à identifier le produit, s'affichant sous le label de la multinationale Novo Nordisk et distribué par sa filiale Aldaph-Algérie. Pour corroborer les résultats de l'enquête sur l'identité réelle de cette insuline «Taiwan», le dirigeant de cette dernière est convoqué dans l'urgence à Constantine. Les conclusions du directeur de l'unité commerciale de l'ENDIMED et les inspecteurs en charge du dossier attestant que les boîtes ne sont pas conformes et les numéros des lots ne concordent pas avec ceux des vignettes, sont confirmées par les données informatiques stockées chez Aldaph-Algérie. Conclusion: l'insuline en question labelisée de manière frauduleuse Novo Nordisk n'a pas été importée en Algérie par ce laboratoire, ni par sa filiale algérienne.  Le trafic étant avéré, l'hypothèse que l'insuline en question peut être un produit contrefait - la brigade économique et financière est habilitée, seule, à procéder aux analyses à ce stade de l'enquête - donne froid dans le dos, étant entendu que les incidences sur la santé des malades seraient extrêmement graves. A l'évidence, aujourd'hui il est établi que dans le Polygone, la commercialisation de médicaments issus des circuits parallèles, avec le risque qu'ils soient contrefaits, s'installe ostensiblement, sans atteindre, il est vrai, les proportions alarmantes en «vigueur» dans certains pays africains voisins. Le plus étonnant est que des officines publiques et privées jouent les premiers rôles dans ce trafic.  Du Ryvotril à l'insuline, en Algérie les ventes parallèles semblent avoir plus de potentiel et des chiffres d'affaires exponentiels... alors tout le monde s'y met ? Affaire à suivre...


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