Relever le défi de l'eau en optimisant son utilisation et en lançant des projets pourrait toutefois s'avérer insuffisant.De l'eau jaillit la vie. Cette expression est connue de tous. Les ressources hydriques en Algérie sont diverses. Elles proviennent de la pluviométrie, des nappes souterraines et, depuis les dernières années, des stations de dessalement de l'eau de mer et des traitements des eaux usées. Les besoins en eau exprimés par les industries et les ménages ne font qu'augmenter. Des projets ont été lancés pour espérer satisfaire la demande. Les experts démontrent que les précipitations pluviométriques ont baissé au cours des dernières décennies.Selon une étude menée par Mme Sabrina Taïbi, doctorante à l'Ecole nationale supérieure d'hydraulique, concernant l'évolution et la régionalisation des précipitations du nord de l'Algérie, «une baisse significative des précipitations est observée à partir de la moitié des années 1970, particulièrement dans la région Ouest (déficit pluviométrique entre 16 et 43%). L'indice pluviométrique standardisé a montré que les décennies 1980 et 1990 étaient les plus déficitaires. La régionalisation des précipitations par l'analyse en composantes principales a mis en évidence six régions homogènes. Ce découpage spatial montre aussi la vulnérabilité de chaque région au changement climatique».Avec la raréfaction des eaux de pluie, il est certain que la construction d'infrastructures pour retenir le maximum des eaux devient une nécessité. Encore faut-il que les normes de construction soient respectées et que cesse leur envasement une fois les entités mises en exploitation. Une autre manière pour capitaliser les eaux s'articule autour du traitement des eaux usées. L'université de Tlemcen a indiqué dans le cadre de la 3e Conférence internationale sur l'eau, organisée du 19 au 20 novembre 2013 à Alger, que «l'épuration des eaux usées est une nécessité impérieuse si on veut protéger nos ressources en eau, notre milieu, cadre de vie et également pour augmenter les ressources en eau par recyclage des eaux usées en vue de leur utilisation à des fins industrielles ou agricoles».Lutter contre le gaspillageRelever le défi de l'eau en optimisant son utilisation et en lançant des projets peut toutefois s'avérer insuffisant, selon Mohamed Zaoui, de l'université de Saint-Etienne.Cet expert a estimé lors de la même conférence que «malgré la construction de nouveaux barrages et le recours au dessalement, l'Algérie enregistrera un déficit en eau d'un milliard de mètres cubes d'ici l'an 2025». «Ce déficit sera beaucoup plus accentué au niveau des régions de Chéliff-Zahras et de l'Algérois-Soummam-Hodna. Il révèle également que l'Algérie du Nord enregistre, d'un côté, un manque énorme en ressources au moment même où les besoins augmentent et de l'autre, le volume d'eau mobilisable est en diminution», a-t-il ajouté. Il déplore également que «l'analyse des retenues collinaires réalisées dans le Nord algérien a révélé que les programmes n'ont pas bénéficié de la rigueur nécessaire quant à leur mise en ?uvre. Beaucoup de lacunes ont été constatées parmi lesquelles le choix des sites d'implantation de ces retenues».De son côté, le professeur Ahmed Kessab avait indiqué à El Watan qu'«il faudrait récupérer au maximum toutes les eaux pluviométriques en construisant davantage de barrages lorsque la géologie et le relief le permettent». «Aujourd'hui, l'Algérie parvient à récupérer environ 7 milliards de mètres cubes, sur un total de 10 milliards de mètres cubes de précipitations annuelles. L'objectif à tracer est d'essayer de récupérer 95% de ces eaux».Les experts et les spécialistes du domaine tirent par ailleurs la sonnette d'alarme pour appeler les citoyens à la lutter contre le gaspillage. L'Algérien est appelé à changer ses habitudes et à prendre conscience que «l'eau est un liquide rare et coûte très cher», pour reprendre l'avis du professeur Mohamed Meddi. Sur ce point, il faut souligner le fort taux de gaspillage d'un nombre important d'agriculteurs, qui ne veulent pas changer leurs techniques, malgré la modernisation des moyens d'irrigation.
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Posté Le : 11/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Bsikri Mehdi
Source : www.elwatan.com