La pluie, l'invitée désagréable de dernière minute

Pour les élus sortants et candidats au scrutin d'aujourd'hui, la mauvaise nouvelle ne vient pas seulement des craintes de fraudes, mais de la dégradation du temps avec des pluies orageuses parfois accompagnées de grêle.
Un temps de saison qui aura, ces derniers jours, mis à nu toutes les défaillances des élus dans la gestion des communes et dans la prise en charge des services de base pour les citoyens.
Rattrapés, ils le sont par les conditions de vie des habitants qui, chez les plus anciens, évoquent la période postcoloniale : agglomérations envahies par les eaux de pluie, par les eaux boueuses parce que le bitumage est encore inexistant, parce que le système des 'petits marchés locaux de gré à gré", fonctionnent au maximum. Trottoirs défoncés et squattés, transformés même en ateliers et en boutiques à ciel ouvert.
Constructions autorisées dans des zones inondables qui transforment en sinistrés des dizaines de familles contraintes de trouver refuge dans des abris de fortune ou des tentes.
Circulation impraticable à la moindre averse en raison du débordement des avaloirs et des réseaux de pluies bouchés que l'on tente à la va-vite, sous un torrent de pluies, de dégager et de nettoyer.
Plus de 40% de la population, pour se chauffer doit encore batailler régulièrement pour se procurer des bouteilles de gaz butane.
Des transports qui sont synonymes de véritables épreuves au quotidien, poussant des enfants à faire des kilomètres à pied pour rejoindre les bancs de l'école. Des services et annexes d'APC ouverts et fonctionnant selon le bon vouloir du 'chef de service" que les citoyens sont obligés d'aller chercher dans les cafés du coin pour
assurer son travail.
Alors, quand, en plus, ces élus traînent avec eux des affaires pendantes devant la justice, pour passations de marchés non conformes, de dilapidation de deniers publics et autres violations de la réglementation comme ce fut le cas pour 26 d'entre eux rien que cette année, il n'est pas étonnant d'avoir assisté à une campagne fantôme et de prédire un scrutin tout aussi fantôme.
D. L