La planète est en danger Islam et écologie

La terre est un dépôt sacré entre les mains de tous», a rappelé, dans sa conférence «Islam et écologie», hier, au centre culturel français (CCF), l'islamologue arabisant Eric Geoffroy -enseignant à l'université de Strasbourg, à l'université ouverte de Catalogne (Barcelone), et à l'université catholique de Louvain (Belgique).
Pessimiste, le conférencier insistera sur le danger imminent qui guette le monde, si la «terre n'est pas gérée par des sages, toutes cultures confondues». Pour lui, les politiques de tous bords, notamment occidentaux, manquent de courage pour entamer des changements, car «le changement s'imposera de lui-même un jour très prochain».
Il citera l'exemple des mégapoles saturées, comme le Caire, dont le taux de plomb est plus de 500 fois le taux admis. Selon lui, à court terme, ces grandes villes ne seront plus vivables. Maniant la langue arabe à la perfection, il citera des versets du Coran mettant en exergue la lourde responsabilité de l'homme dans tous les désastres écologiques.
«Aujourd'hui, on ne peut plus ignorer ce qui se passe; c'est la scission entre l'esprit et la matière qui a conduit à la crise écologique; le positivisme a développé une conscience borgne, qui plaide pour une société de consommation effrénée. Il faudrait faire prendre conscience que toute vie doit être respectée», a-t-il relevé. Face au gâchis que l'homme a permis contre lui-même, la seule solution immédiate est de retrouver les valeurs universelles, le respect de la création, dit-il. Il rappelle certains mystiques, Ibn El Arabi, Djalal Eddine Erroumi, Emir Abdelkader, qu'il qualifie de visionnaires, «qui avaient pris conscience de la proximité du créateur avec ses créatures, y compris le règne du minéral, du végétal et de l'animal, en partant du principe que toute création est dotée de vie, car émanant du 'Vivant', attribut divin essentiel». Pour Eric Geoffroy, la spiritualité est profondément liée à la mondialisation et à l'écologie.