Algérie

La planète connait une crise de l'eau et une sécheresse historiques L'Algérie en première ligne



La planète connait une crise de l'eau et une sécheresse historiques L'Algérie en première ligne
Publié le 8.08.2022 dans le quotidien l’Expression
Par Mohamed Touati
Le moment est tout indiqué pour le pays qui a su faire briller de mille feux sa diplomatie pour mettre fin aux conflits à travers le monde, de la mettre au service du climat.
L’Algérie souffre d’un manque de pluviométrie significatif
L'Algérie est appelée à tenir un rôle majeur dans la lutte contre le dérèglement climatique qui a accentué le phénomène de la sécheresse avec comme conséquence un manque notoire d'eau potable. Le moment est tout indiqué pour le pays qui a su faire briller de mille feux sa diplomatie pour mettre fin aux conflits à travers le monde, soutenu les peuples en quête de liberté, de la mettre au service du climat. Le rang qu'elle occupe dans le concert des nations, au sein d'organisations internationales, onusiennes, fait d'elle une voix écoutée et qui compte. Il est temps donc plus que jamais de la faire retentir. Elle a su le faire lorsque les prix du pétrole ont lourdement chuté et a été à l'origine de la création de l'Opep+. Elle milite sans relâche pour le retour de la paix et de la stabilité (en Lybie, au Mali, en Tunisie...), pour apaiser les tensions entre l'Ethiopie et ses deux voisins, l'Egypte et le Soudan au sujet du «barrage de la Renaissance» sur le Nil bleu...Autant d'initiatives à mettre sur le compte de sa diplomatie dont les qualités ont été soulignées par le SG de l'ONU.
Antonio Guterres a mis en évidence «le rôle important et actif que l'Algérie a joué et continue de jouer au sein des Nations unies, notamment en assurant le leadership sur un nombre d'actions déployées par les Nations unies pour la prévention et le règlement des conflits internationaux», dans une missive destinée au chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de l'Indépendance nationale. Un statut qui ne doit pas faire oublier qu'elle fait face à un sacré problème.
L'Algérie souffre, en effet, d'un manque de pluviométrie significatif qui la met dans un état de stress hydrique chronique permanent. Le dessalement de l'eau de mer s'est finalement imposé comme le fer de lance de la stratégie de lutte contre ce déficit de chute de pluie. Le recours à cette technique de mobilisation de «l'or blanc», ressource vitale et précieuse, devenu impérieux par la force des choses, afin d'augmenter l'offre en eau potable, ne peut raisonnablement constituer la panacée. D'autant plus que le potentiel national en ressources hydriques ne dépasserait pas 23,2 milliards de mètres cubes par an. Un volume insuffisant donne une moyenne annuelle de 540 mètres cubes par an et par habitant alors que la moyenne mondiale fixée par les Nations unies est de 1000 mètres cubes. Ce qui place l'Algérie au 29e rang des pays les plus touchés par la sécheresse, d'après un classement établi par l'organisation Word Ressources Institute (WRI).
Une vulnérabilité accentuée par le manque récurrent de pluviométrie. Il faut souligner que le pays fait face aussi à un autre phénomène qui exacerbe son stress hydrique: le gaspillage de l'eau. Il va falloir donc songer à soigner le mal par la racine. L'humanité est sans doute à un tournant de son histoire.
La vie sur terre n'a été rendue possible qu'avec la présence de l'eau et en quantité plus que suffisante. Force est de constater qu'elle se fait de plus en plus rare.
Tant que les grandes nations, celles qui polluent la planète à l'instar des Etats-Unis et de la Chine ne s'engageront pas à renforcer leurs efforts dans la lutte contre le réchauffement climatique dont elles sont en grande partie responsables, le monde ne pourra courir qu'à sa perte. L'espoir a pointé le bout de son nez lors de la Conférence sur les changements climatiques, COP26, qui s'est tenue du 1?? au 13 novembre 2021 à Glasgow, en Écosse. Les deux pays, premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, avaient annoncé un accord, relançant les espoirs à deux jours de la fin de cette conférence cruciale sur le climat. Dans leur déclaration conjointe, les deux principales puissances mondiales, se sont engagées à faire plus pour lutter contre le réchauffement. Ses conséquences à travers le monde sont dévastatrices: sécheresses, inondations, méga incendies, avec leur lot de victimes. La Chine vient de mettre fin à cet espoir naissant.
Pékin vient d'annoncer la fin des négociations entre la Chine et les États-Unis sur le changement climatique, en rétorsion à la visite de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants américaine, à Taïwan. Une «faille» dans laquelle peut s'engager l'Algérie pour actionner sa diplomatie... climatique.

Mohamed TOUATI



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