Algérie

La planète bleue vire au rouge



Il y avait matière à douter, il y a maintenant matière à s?inquiéter. Après Bush, après Poutine, après Blair, voilà Sarkozy qui s?inclut dans la longue séquence des présidents durs et méchants, pères fouettards et difficiles qui circulent en matraque à la maison. Si la tendance n?est pas nouvelle, il est regrettable de constater que les nouveaux autoritarismes s?installent un peu partout sur la planète, et même l?Algérie n?a pas été épargnée par la vague en élisant par deux fois un autocrate peu enclin à protéger les libertés fondamentales. Dans son discours d?investiture et pour souligner ses positions planétaires, le nouveau président français a rappelé la grande amitié qui l?unissait à l?Amérique et le respect mutuel qui devait accompagner leurs divergences d?idées. Alors que tout le monde s?attendait à ce qu?il dénonce la terreur que les USA font régner sur la planète, Nicolas Sarkozy a martelé que sa priorité des priorités concernant l?Amérique sera de lui faire signer les traités contre le réchauffement de la planète. Ce ne sera ni l?Irak, ni l?Afghanistan, ni les vols secrets de la CIA, ni Guantanamo, ni les coups tordus, ni les liquidations physiques, ni les soutiens aveugles aux politiques israéliennes génocidaires. Ouf. Tout le monde dans la salle a applaudi à tout rompre aux grandes résolutions de Sarkozy. Les Français ont chaud, l?important pour eux étant simplement de demander à l?Amérique un peu plus de fraîcheur. De l?autre côté, déjà, des industriels privés du Bordj se sont concertés et ont pensé à envoyer des milliers de climatiseurs en France, en profitant pour rayer définitivement et avec un sursaut technologique le fameux coup d?éventail de 1830. Pour l?Algérie officielle, inscrite malgré elle dans le ballet mondial, il n?y a qu?une question qui n?a pas été encore réglée. Sarkozy va-t-il fermer le Val-de-Grâce aux étrangers ?


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