Algérie

La plaine de la M'leta grignotée par le béton Les fellahs dans l'expectative



La plaine de la M'leta grignotée par le béton Les fellahs dans l'expectative
Ainsi, le grignotage de plusieurs hectares sur la plaine de la M'leta a été validé par les autorités locales qui font, désormais, le forcing pour le faire valider par le gouvernement.
Une assertion qui ne plaît pas du tout aux paysans de la wilaya d'Oran, et qui entendent bien le faire savoir, est celle de dire que 'la wilaya d'Oran n'est pas une wilaya agricole", d'autant qu'elle est relayée par les autorités locales. Il est vrai que la wilaya, avec un peu plus de 90 000 ha de 'surfaces utiles", ne peut se targuer d'être à vocation agricole. D'autant plus que cette superficie est 5 fois inférieure à la norme nationale de superficie par habitant, malgré les 52 000 ha consacrés aux cultures céréalières stratégiques. Néanmoins, cela est-il suffisant pour justifier l'avancée du béton sur les terres agricoles ' Les fellahs nous le disent : 'Non ! Par le passé des dégâts considérables ont été commis ; aujourd'hui, il faut préserver ce qui reste des terres à haute valeur." Pour ce faire, ces derniers, par la voix du président de la Chambre d'agriculture, rappellent deux éléments fondamentaux : la circulaire ministérielle, renforcée récemment par les propos du DG des domaines, qui évoquait cette nécessité de préserver les surfaces utiles face au développement urbain. Brachmi Meftah El-Hadj, président de la Chambre de la wilaya, insiste à son tour : 'Cette circulaire indique clairement que les terres à haute valeur doivent être préservées, y compris si elles ont été incluses dans des PDAU. La dernière assemblée générale de la corporation est unanime à dire qu'il faut préserver les terres agricoles de la wilaya et respecter la classification qui a été faite."
Cette carte de classification des potentialités des terres agricoles entre surfaces à haut, moyen et faible rendements a été dressée par des agronomes et doit rester la seule base à respecter. Toute modification de cette carte doit être transparente. Le président de la Chambre d'agriculture s'explique encore en disant qu'il ne s'agit pas de s'opposer au développement de la wilaya et de la ville d'Oran, mais que des choix doivent être pris en prenant en compte les agriculteurs : 'Le développement et l'urbanisation ne doivent pas se faire sur le dos d'un seul secteur, celui de l'agriculture et des fellahs." Un v'u pieux, car une fois encore les décideurs sont allés puiser dans des terres agricoles à haute valeur et à haut rendement pour inscrire le projet de la nouvelle ville de Oued Tlélat et la nouvelle zone industrielle. Ainsi, le grignotage de plusieurs hectares sur la plaine de la M'leta a été validé par les autorités locales qui font, désormais, le forcing pour le faire valider par le gouvernement. Si la délimitation de la future zone industrielle est approuvée, rien n'est moins sûr encore pour la nouvelle ville. Pour une seule daïra, ce sont en tout 4000 ha qui sont passés à la trappe en douce. Par ailleurs, il faut encore rappeler que la plaine de la M'leta n'est pas n'importe quel projet, estampillé 'projet présidentiel" au coût de 5,4 milliards de dinars, c'est une partie de la région ouest qui doit s'en trouver transformée pour en faire la zone ayant la plus grande valeur en termes de développement agricole, en création d'emplois et en sécurité alimentaire. Pour le président de la Chambre d'agriculture, qui souligne les améliorations du rendement et du développement dans la wilaya, il y a des spécificités qui doivent être préservées et renforcées. 'La wilaya d'Oran a tout le potentiel pour devenir une zone agricole spécialisée dans l'élevage moderne, la culture fourragère, l'aviculture et l'arboriculture. 'Mais pour cela, ajoute notre interlocuteur, il faudrait encore que les fellahs aient un accès plus facile aux crédits bancaires, disposer du matériel, alors qu'aujourd'hui, il faut 4 ans pour se faire livrer un tracteur, disposer de ressources hydriques, engager l'électrification des zones rurales...".
D. L
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